Editoriaux de la Lettre

L’éditorial de septembre
P… de virus !, par Gilles Porte, président de l’AFC

Les feuilles de service… Le casque audio sur les oreilles… Bashung… Christophe… Johnny Cash... Les flèches fluo… Vert fluo… Jaune fluo… Orange fluo… Les ventouses... Le régisseur, agrippé à son talkie, qui te dit que ce n’est pas ici que tu dois te garer… Le camion caméra avec son nez rouge de clown… Les camions électros… Le camion machino… Le groupe électrogène… La bijoute... Les loges… Michèle… Patrick… Thierry… Isabelle…

L’éditorial de juillet
Par Gilles Porte, président de l’AFC

Récemment, la chaîne américaine de diffusion en ligne HBO décide de retirer provisoirement de son catalogue le film Autant en emporte le vent pour y insérer un message de contextualisation : « Autant en emporte le vent est le produit de son époque et dépeint des préjugés racistes qui étaient communs dans la société américaine », et HBO de préciser qu’il serait « irresponsable de maintenir ce film sans explication et dénonciation. »

L’éditorial de juin
Par Gilles Porte, président de l’AFC

J’avais 20 ans… Le volcan colombien Nevado del Ruiz, situé à plus de 5 300 mètres d’altitude, entre en éruption après 140 ans de sommeil… La neige et la glace fondent sous l’effet de la chaleur... Des milliers de tonnes de boue et de cendres dévalent la pente et ensevelissent la ville d’Armero Guayabal... Omayra Sanchez, 13 ans, a les jambes coincées sous la boue, dans la structure en ciment du toit de sa maison… Je me souviens de ce qu’elle dit à un secouriste : « Je voudrais pouvoir sortir… J’ai déjà manqué l’école… Je vais perdre mon année… » L’agonie d’Omayra Sanchez dure 60 heures… Ces images font le tour du monde et bouleversent celles et ceux qui les découvrent…

L’éditorial de mai
Par Gilles Porte, président de l’AFC

Cela fait donc plus d’un mois et demi que nous sommes confinés chacun d’un côté… Nous - ma fille, son chat et moi - avions débarqué au milieu de cerisiers en fleurs, dans une vieille maison familiale, au cœur d’un petit village agricole du sud de la France… Nous venons aujourd’hui de manger nos premières cerises… Ces simples constats n’auraient sans doute pas accompagné mon édito si le contexte avait été différent mais la situation imposée a déplacé mon regard et tous mes sens.

L’éditorial d’avril
Par Gilles Porte, président de l’AFC

« L’ombre est noire toujours même tombant des cygnes. » (Victor Hugo, La Fin de Satan, 1886)
Étrange de constater que le retour officiel de l’AFC à IMAGO*, début mars, coïncide avec la fermeture de frontières d’un grand nombre de pays… Eric Gautier - représentant de l’AFC pour les questions internationales - et moi-même, présents à l’Assemblée générale annuelle d’Imago, à Bruxelles, nous nous doutions que l’AFC allait être désignée comme un vilain petit canard par quelques-uns pour avoir claqué la porte d’Imago en 2013…

Editorial de la Lettre de février 2020
Par Gilles Porte, président de l’AFC

« Qu’est-ce que c’est, dégueulasse ? »
« Dégueulasse », c’est évoquer la qualité des images censées « mettre en lumière le travail des techniciens français, reconnus à l’international »* et faire dégueuler, en boucle, une bouillie de pixels carrés surexposés sur un écran qu’il eut été plus élégant de laisser immaculé, lors de la remise des Trophées César & Techniques, mardi 7 janvier...

Editorial de la Lettre de janvier 2020
Par Gilles Porte, président de l’AFC

Conscient que j’avais utilisé beaucoup plus de caractères qu’il ne m’était autorisé lors de mes éditos précédents, j’imaginais, pour ce premier édito de l’année 2020, ne mettre en avant que 71 signes [voir la photo ci-dessous]… Des signes en adéquation avec cette période de vœux qui feraient écho, en même temps, aux festivals qui placent leurs rencontres avec les étudiants au centre de leurs préoccupations. Mais cette idée, qui pouvait me laisser espérer la possibilité de sortir du cadre au cours d’une prochaine Lettre, était sans compter les événements majeurs organisés par l’AFC dès le mois de janvier !

Editorial de la Lettre de novembre 2019
Par Gilles Porte, président de l’AFC

Réflexion automnale… Alors que ma fille Syrine, en classe de terminale, est invitée à émettre ses vœux afin de choisir ce vers quoi elle se destinera, je me souviens qu’à un âge proche du sien, je débarquais à Paris avec, pour seuls compagnons d’escapade, un appareil photo argentique et un agrandisseur. C’était en 1987… Cette année -là, on avait posé une question à 700 cinéastes du monde entier dans un hors-série du journal Libération : Pourquoi filmez-vous ?

Editorial de la Lettre d’octobre 2019
Par Gilles Porte, président de l’AFC

Lors de notre dernier conseil d’administration – alors que certains d’entre nous imaginent une soirée hommage en l’honneur de Pierre Lhomme, disparu cet été – nous décidons d’élire un nouveau président d’honneur à l’AFC, conscients que les notions de "repères" et de "filiations" demeurent primordiales au sein de notre association. Plutôt que de choisir un seul individu, nous en désignons deux, à l’unanimité : Monsieur Pierre-William Glenn et Monsieur Ricardo Aronovich, membres faisant partie des fondateurs de l’AFC.

C’est la rentrée !
Editorial de la Lettre de septembre 2019, par Gilles Porte, président de l’AFC

Bien que nous ne soyons plus écoliers, collégiens, lycéens ou étudiants, ces quatre mots continuent de rythmer nos années malgré des tournages peu souvent en adéquation avec "les grandes vacances"… Ce qui vaut pour un(e) directeur(trice) de la photographie vaut évidemment pour tout autre technicien de cinéma qui s’engage sur un film entre juin et juillet, autant dire pour la plupart d’entre nous. Pour des impératifs de tournage estivaux, combien sommes-nous à avoir raté les premiers pas de nos enfants, leurs premiers mots et leurs premiers tours de manivelle… à bicyclette ?

Editorial de la Lettre de juin 2019
Par Gilles Porte, président de l’AFC

Il y a un an, jour pour jour, je déplorais, lors d’un édito adressé à Pierre Lescure et Thierry Frémeaux, l’absence de techniciens au Festival de Cannes [1]. Cependant, alors que la 72e édition vient de fermer ses portes, saluons l’initiative de deux autres festivals, en France, qui viennent d’enrichir leur programmation d’une présence qui honore l’association que je représente.

Editorial de la Lettre d’avril 2019
Par Gilles Porte, président de l’AFC

« J’avais un ami belge qui était projectionniste à Bruxelles. Il aimait tant les films de Walt Disney, qu’avant même de les projeter, il coupait certains plans entiers du montage pour les conserver. Beaucoup de Belges ignorent qu’ils n’ont jamais vu un film de Walt Disney en entier... »

Editorial de La Lettre de Mars 2019
Une petite musique…, par Gilles Porte, Président de l’AFC, et Caroline Champetier, Vice Présidente

A la 44e édition des César 2019, il était donc possible de montrer ses fesses à Robert Redford ou de faire remettre par son père un César au champion du box-office, mais il était impossible de pointer du doigt quelques interrogations saillantes du cinéma français sans risquer de se faire interrompre par une petite musique...

Editorial de la Lettre de février 2019
"Mais qui a viré la cale sif’ qui tenait la lourde de La Fémis ?", par Gilles Porte, président de l’AFC

Lorsque j’ai été admis à être l’un des membres de l’AFC, je me souviens avoir été interpellé par une affiche sur un des murs de l’association… Cette affiche annonçait la deuxième édition du Micro Salon. Si je n’ignorais rien de cette manifestation publique que l’AFC organisait, une fois par an, pour présenter les derniers outils de tournage dans le domaine de l’image (caméras, objectifs, lumière, machinerie, etc.), je me demandais quel directeur ou directrice de la photographie avait eu la géniale idée de mettre à l’honneur de cette deuxième édition du Micro Salon une cale sifflet !

Editorial de la Lettre de janvier 2019
Par Gilles Porte, président de l’AFC

« Un soleil est une lumière que faute de mieux je ne puis appeler que jaune, jaune soufre pâle, citron pâle, or… C’est si beau le jaune ! » [1]
Au début de son œuvre picturale, Vincent Van Gogh cherche à capter les clairs-obscurs dans le paysage. La petite note jaune n’est encore que le rayon horizontal du soleil couchant. Puis il éclaircit sa palette. La lumière vibre au sein des autres couleurs. Il suit la route du soleil et s’installe à Arles.