Yann Le Masson

Un cinéaste d’exception nous a quittés
Par Pierre Lhomme, AFC

On ne verra plus Yann sur sa péniche amarrée à l’île de Barthelasse, face au pont d’Avignon.
Nous étions de la même promotion à " Vaugirard ", (1951-1953) avec Jean-César Chiabaut, Philippe de Broca, Charles Bitsch, François Lauliac, Edith Krausse... Sacha Vierny et Jacques Demy finissaient leur deuxième et dernière année. Nos vingt ans, nos rêves, nos utopies, le parti communiste, notre refus de " la sale guerre ", le Studio Parnasse, la Cinémathèque, Jean Vivié, notre prof principal qui alimentait si bien notre passion-cinéma, le syndicat qui nous ouvrait ses portes pour que nous rencontrions nos aînés et leurs préoccupations.

Yann Le Masson, si grand, si sage…
Par Jean-Michel Humeau, AFC

C’est par une belle journée d’hiver, avec un mistral ébouriffant les branches effeuillées des aulnes, que notre ami Yann s’est éloigné de nous.
Dans la cabine du Nistader, allongé sous la barre, jamais il ne m’a paru si grand, si sage. Ses amis lointains et proches sont venus. Pierre Lhomme, condisciple de Vaugirard, mais aussi René Vauthier, des assistants comme Richard Copans, Eric Pittard, Jean-Pierre Thorn. Un parfum de Mai 68 et de lutte anticolonialiste flottait sur l’assistance tandis que des trompettes désaccordées jouaient sur un mode mineur l’Internationale.

Opérateur - réalisateur d’exception : Yann Le Masson
Par Willy Kurant, AFC, ASC

Sur pied, en pirogue, en camion, en déport, en longs travellings marchés et à la main (appellation années 1960)…
Né à Brest en 1930.
Etudiant ingénieur électricité, puis Vaugirard, puis l’IDHEC.
Son parcours, alors, est près de Dziga Vertov, du Kino-Pravda : filmer la réalité, toute la réalité et tous les combats sociaux, en France, les révoltes en Afrique du Nord, les élections truquées à La Réunion - Sucre amer.

A la mémoire de ce grand "filmeur" qu’était Yann Le Masson
Par Jimmy Glasberg, AFC

J’ai rencontré Yann Le Masson il y a quelques années quand je suis venu m’installer dans le Midi. 
Il venait de poser l’ancre de sa péniche sur les rives du Rhône en Avignon.

Lors d’une visite, nous avions longuement échangé sur notre passion de filmeur, sur la politique et sur l’engagement. Il partait à Cuba où il enseignait… Puis, plus tard, à Lussas, je l’avais revu lors d’une très belle projection en plein air de son film Kashima Paradise qui restera son œuvre majeure.