Les Entretiens AFC

Lennert Hillege, NSC, revient sur les défis du tournage de "Occupied City", de Steve McQueen
"Time After Time", par François Reumont

Film singulier que cet Occupied City du réalisateur et artiste contemporain britannique Steve McQueen. A la fois hommage, méditation sur la mémoire et travail d’archiviste, ce documentaire de quatre heures dans sa version présentée à Cannes met en parallèle les cinq années d’occupation allemande à Amsterdam (au son) avec des images contemporaines captées sur trois années autour de la pandémie. C’est le directeur de la photographie néerlandais Lennert Hillege, NSC, qui s’est chargé de fabriquer ces images, tournées sur pellicule pour l’histoire. (FR)

Le directeur de la photographie Florian Berutti parle de son travail sur "L’Autre Laurens", de Claude Schmitz
Par François Reumont, pour l’AFC

Film noir à symboles, L’Autre Laurens, le nouveau long métrage du cinéaste et metteur en scène de théâtre belge Claude Schmitz, met en scène un détective privé un peu au bout du rouleau dont deux disparitions subites (sa mère et son frère jumeau) vont l’obliger à renouer avec sa nièce. Un film à l’image très originale et colorée, tourné entre Dordogne et Espagne par Florian Berutti. Le film est sélectionné à la Quinzaine des Cinéastes. (FR)

Noé Bach, AFC, revient sur le tournage de "Little Girl Blue", de Mona Achache
Par Brigitte Barbier, pour l’AFC

Pour Little Girl Blue, la réalisatrice Mona Achache demande à Marion Cotillard d’incarner sa mère, Carole Achache, pour revisiter sa vie, la comprendre et renouer avec elle. Le film est riche de propositions visuelles, avec des intrications documentaires et fictionnelles. Noé Bach, AFC, nous révèle les coulisses d’un décor étonnant et ses choix pour filmer une proposition rare au cinéma. Le film est projeté en Séance spéciale au Festival de Cannes 2023. (BB)

Caroline Champetier, AFC, évoque ses partis pris pour mettre en images "Man in Black", de Wang Bing
La mémoire dans la peau, par François Reumont

A la fois performance, film d’art et témoignage d’un artiste à l’automne de sa vie, Man in Black est la nouvelle production du réalisateur chinois Wang Bing, surtout connu pour son travail en documentaire (Argent Amer, Mrs Fang ou Les Ames mortes). Un film d’une heure où Wang Xiling (son compatriote artiste en exil et compositeur de 87 ans) vient tour à tour mimer, déambuler, chanter et jouer du piano tout nu en racontant ses souvenirs sur la scène du théâtre des Bouffes du Nord. Une expérience visuelle et sonore qui se veut avant tout un témoignage d’une vie d’artiste face à la dictature qui contrôle son pays depuis 1950. Caroline Champetier a collaboré avec le cinéaste pour fabriquer ce film étrange dans lequel musique et images se mêlent intimement. (FR)

Les directrices de la photo Sarah Blum et Louise Botkay reviennent sur leur collaboration à propos de "Lost Country", de Vladimir Perišić
Par Brigitte Barbier, pour l’AFC

Vladimir Perišić avait déjà participé à la Semaine de la Critique en 2009 pour son premier long métrage Ordinary People. Le réalisateur serbe revient à Cannes cette année avec Lost Country, un film mêlant l’intime à l’historique dans une forme de réalisme minutieux. Deux femmes à la caméra, Sarah Blum et Louise Botkay, qui se sont relayées en milieu de tournage, reviennent sur leur implication partagée et évoquent les partis pris radicaux de l’image du film tourné en argentique. Los Country est présenté en compétition à la Semaine de la Critique lors du Festival de Cannes 2023. (BB)

Entretien avec Haya Khairat, "Encouragement Spécial Angénieux" 2023
"Burn like a Fire in Cairo", par François Reumont pour l’AFC

Née en 1995, Haya Khairat est une directrice de la photographie et réalisatrice égyptienne qui est en activité depuis une dizaine d’années principalement dans son pays. Partageant son travail entre publicités, vidéoclips, courts métrages de fiction et téléfilms, la jeune femme est récompensée cette année par l’Encouragement Spécial Angénieux, parallèlement à Barry Ackroyd, BSC. Elle nous parle de l’étincelle qui a enflammé sa passion, de son parcours et du fait d’être une femme cinéaste au Moyen-Orient... (FR)

Le directeur de la photographie Pierre Dejon parle de son travail sur "Acide", de Just Philippot
"La mort qui vient du ciel", par François Reumont pour l’AFC

Et si la pluie devenait mortelle ? En ces temps de réchauffement climatique et de questionnement sur les réserves d’eau pour l’été qui arrive, cette idée de départ prend une tournure encore plus terrifiante. C’est l’argument d’Acide, deuxième long métrage de Just Philippot projeté en Sélection Officielle en Séance de minuit cette année au Festival de Cannes. Guillaume Canet y incarne un père divorcé, vivant sous bracelet électronique, tentant de protéger sa fille au milieu d’une catastrophe éco-climatique soudaine. Pierre Dejon, qui a signé les images du film, vient nous expliquer les enjeux d’un tel projet, et notamment la difficulté de tourner sous la pluie... en plein soleil. (FR)

Tom Harari parle de son travail à l’image sur "Le Temps d’aimer", de Katell Quillévéré
Par François Reumont, pour l’AFC

Dans Le Temps d’aimer, Katell Quillévéré choisit comme protagoniste une femme tondue à la Libération, vivant seule avec son fils conçu avec un officier de la Wehrmacht. Sa rencontre avec un homme fragile et torturé va propulser l’intrigue vers un mélodrame queer dans la France conservatrice des années 1950 et 70. Tom Harari en signe les images. (FR)

Simon Beaufils revient sur les choix d’image et de mise en scène pour "Anatomie d’une chute", de Justine Triet
"Soleil, neige et cour d’assise", par François Reumont

Le nouveau film de Justine Triet (Sybil, Victoria) est une sorte de mille-feuille auquel on retirerait couche après couche les différentes épaisseurs. Partant d’un drame familial au sein d’un couple franco-allemand et de leur fils unique malvoyant, le film développe alors une galerie de personnages dans le contexte d’une procédure pénale très médiatisée. Simon Beaufils signe les images de cette sorte de huis clos mental, dont les 2h30 se partagent entre un chalet de haute montagne et un tribunal. Anatomie d’une chute a obtenu la 76e Palme d’Or. (FR)

Guillaume Schiffman, AFC, parle de son expérience sur "Bonnard, Pierre et Marthe", de Martin Provost
Par Brigitte Barbier, pour l’AFC

Bonnard, Pierre et Marthe raconte l’histoire du peintre mais surtout celle de sa femme. Ce point de vue, qui laisse une place trop souvent rare à la femme peintre, Martin Provost nous l’avait déjà généreusement proposé avec Séraphine. Guillaume Schiffman, AFC, qui s’est associé pour la deuxième fois à Martin Provost – La Bonne épouse étant leur première collaboration –, signe une image proche de la peinture de Bonnard. Il nous parle de cette expérience pleine d’émotions à plusieurs titres. Bonnard, Pierre et Marthe est projeté à Cannes Première au Festival de Cannes 2023. (BB)

Entretien avec Barry Ackroyd, BSC, "Hommage Pierre Angénieux" 2023
"Laisse-moi zoom zoom jazz", par François Reumont pour l’AFC

Le lauréat de l’Hommage Pierre Angénieux 2023 est un cinéaste qui aime le mouvement. Ayant fait ses armes dans le documentaire, sa passion pour l’image l’amène à croiser le chemin du grand réalisateur britannique Ken Loach qui lui propose de signer les images de Riff Raff, en 1991. C’est avec ce dernier qu’il va faire équipe sur plusieurs films majeurs (Raining Stones, Ladybird, My Name is Joe...) jusqu’à remporter la Palme d’or en sa compagnie avec Le vent se lève, en 2006. Changeant de direction par la suite, il collabore avec Paul Grenngrass (United 93, Captain Philips) et la cinéaste Kathryn Bigelow, dont il signe notamment Démineurs et Detroit. Barry Ackroyd, BSC, revient avec nous sur sa carrière exceptionnelle et nous parle de sa manière de faire du cinéma. (FR)

Hélène Louvart, AFC, revient sur son concept de travail et ses choix à propos de "Firebrand", de Karim Aïnouz
Par Brigitte Barbier, pour l’AFC

Après avoir réalisé de nombreux films au Brésil ainsi que des documentaires à Berlin et en Algérie, Karim Aïnouz s’engage avec Firebrand dans un thriller historique en langue anglaise, une première pour ce réalisateur au parcours atypique. Il a obtenu le prix Un Certain Regard en 2019 pour La Vie invisible d’Euridice Gusmão, pour lequel Hélène Louvart, AFC, collaborait pour la première fois avec lui. Firebrand les réunit de nouveau, Hélène Louvart revient sur cette nouvelle collaboration autour d’un univers visuel inattendu. Le film est présenté en Compétition officielle au Festival de Cannes 2023. (BB)

Inès Tabarin, AFC, revient sur le tournage de "Àma Gloria", de Marie Amachoukeli
Cléo de Paris à Tarrafal, par François Reumont

Àma Gloria, qui fait l’ouverture de la Semaine de la Critique cette année est le premier film de Marie Amachoukeli en solo (après sa co-réalisation avec Claire Burger et Samuel Theis de Party Girl, Caméra d’Or en 2013). Ce film sur l’amour maternel, qui se déroule entre Paris et le Cap Vert, parle du destin d’une toute jeune fille de 6 ans et de sa nounou, Gloria, séparées par les aléas de la vie. Inès Tabarin, AFC, met en image ce film tendre et touchant où la mise en scène repose beaucoup sur les visages des comédiennes. Des interludes en animation viennent par moment donner un ton onirique au film. (FR)

Ann Sirot et Raphaël Balboni, réalisateurs, Jorge Piquer Rodriguez, directeur de la photo, parlent de leur travail en commun sur "Le Syndrome des amours passées"
"Premier téton - Premier jump cut", par François Reumont pour l’AFC

Rares sont les comédies à postulat fantastique ou loufoques dans le cinéma européen. C’est le cas du Syndrome des amours passées, une trépidante étude de couple signée Ann Sirot et Raphaël Balboni. Beaucoup d’humour, de tendresse et d’audace dans ce film belge qui va faire parler de lui à la Semaine de la Critique. Jorge Piquer Rodriguez, le directeur de la photographie, et les deux réalisateurs viennent nous parler de rythme, de mise en scène et de chambre à air géante. (FR)

Amine Berrada parle de ses choix artistiques & techniques sur "Banel et Adama", de Ramata-Toulaye Sy
Par Brigitte Barbier, pour l’AFC

Tous deux sortis de La Fémis il y a une dizaine d’années, Ramata-Toulaye Sy tourne son premier film, Banel et Adama, avec Amine Berrada qui signe son quatrième long métrage comme directeur de la photographie. La jeune réalisatrice franco-sénégalaise originaire du peuple Peul dans la région du Fouta-Toro, au nord du Sénégal, témoigne de la difficulté de sortir des conventions de la communauté et de ses traditions à travers une histoire qui emprunte les codes du conte, du film catastrophe et de l’art romantique. Amine Berrada nous parle de ses choix artistiques pour accompagner ce film atypique, entre la rudesse du réel et l’évocation du mythe. Banel et Adama est en Compétition officielle et concourt également pour la Caméra d’or. (BB)

Pierre Milon, AFC, revient sur le tournage en pleine mer de “Flo", de Géraldine Danon
Par Brigitte Barbier, pour l’AFC

Géraldine Danon signe la réalisation de son premier film avec un biopic rendant hommage à la navigatrice Florence Arthaud. Elle fait appel à Pierre Milon, AFC, pour mettre en image ce film aux décors magnifiques, dont le plus magique : la pleine mer. Pierre Milon rend de son côté hommage à cette beauté en signant une lumière et un cadre naturellement puissants, comme les flots affrontés par la navigatrice… Le film est projeté au Cinéma de la Plage au Festival de Cannes 2023, un bel hommage aussi puisque la sépulture de Florence Arthaud se trouve sur l’île Sainte -Marguerite, juste en face de la Croisette… (BB)

Manu Dacosse, SBC, se souvient du tournage de “Vincent doit mourir”, de Stephan Castang
Le regard qui tue, par François Reumont

Sélectionné hors compétition à la Semaine de la critique, le premier film de Stephan Castang est une histoire fantastique où le protagoniste se trouve subitement confronté à une violence inexplicable. Pour mettre en image cette fable qui oscille entre film paranoïaque et film d’épidémie, Manu Dacosse, BSC est venu faire équipe avec ce comédien de théâtre déjà très expérimenté. C’est Karim Leklou qui prête ses traits à Vincent, apportant avec talent à la fois la fragilité et la force qui caractérise le personnage. (FR)

David Ungaro, AFC, parle de son travail sur "Black Flies", de Jean-Stéphane Sauvaire
"To Live and Die in Brooklyn", par François Reumont pour l’AFC

Jean-Stéphane Sauvaire et David Ungaro, AFC, refont équipe sur Black Flies, une plongée très réaliste et désespérée dans le monde des urgentistes américains. Tourné principalement de nuit à Brooklyn, ce film réunit pour la première fois à l’écran le duo de comédiens Sean Penn et Tye Sheridan. David vient nous parler, en anglais, de la ville comme personnage du film, du tournage dans un camion de premier secours et de sa façon d’aborder la lumière à l’échelle de la scène.