Portraits de directeurs de la photographie dans l’optique de Leitz

Mathieu Plainfossé, AFC, "Partir ailleurs"
Par Ariane Damain Vergallo, pour Ernst Leitz Wetzlar

Juste après la guerre de 39-45, l’arrière-grand-père architecte de Mathieu Plainfossé, animé de la foi des pionniers, s’était attelé à la reconstruction de la ville de Saint-Malo presque complètement détruite par les bombardements américains. Un chantier de titan qui allait durer plus de 15 ans et qu’il avait suivi avec talent et opiniâtreté. Quant à son grand-père, un vétérinaire équestre renommé, il avait opéré, avec une technique inventée par lui, rien moins que les chevaux de course de la reine d’Angleterre et ceux de l’Aga Khan dans sa célèbre clinique de Grosbois. Des hommes remarquables dont, plus tard, il pourrait s’enorgueillir.

Antoine Monod, changer de vie
Par Ariane Damain-Vergallo pour Ernst Leitz Wetzlar

Le 22 mars 1968, Daniel Cohn-Bendit, âgé de vingt-trois ans, prononce un discours à la faculté de Nanterre dont on s’accorde à penser qu’il est l’élément déclencheur de ce mouvement mondialement connu comme celui de Mai 68, et qui va changer en profondeur la société française. Ce même jour, dans la mairie du quatorzième arrondissement de Paris, les parents d’Antoine Monod – Claude et Isabelle – se marient en secret. En apparence, les deux évènements sont sans rapport, et pourtant...

Thomas Hardmeier, le langage universel
Par Ariane Damain-Vergallo pour Ernst Leitz Wetzlar

Au milieu des années 1960, Thomas Hardmeier naît en Suisse alémanique et passe toute sa jeunesse dans le village de Küsnacht, dont le nom signifie en allemand "baiser de nuit". Un nom qui avait dû enchanter Carl Gustav Jung, un disciple de Freud dont on connaît l’importance qu’il accordait aux rêves, qui y avait vécu et y était mort quelques années auparavant.

Julien Hirsch, tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents communistes
Par Ariane Damain-Vergallo pour Ernst Leitz Wetzlar

À la fin des années 1970, Julien Hirsch, encore enfant, passe toutes ses vacances en famille, au Pays Basque. Les habituels jeux de plage sont régulièrement agrémentés de manifestations pour défendre des militants basques espagnols condamnés à mort. À Hendaye, sur le petit pont qui enjambe la Bidassoa, le bras de rivière qui sépare la France de l’Espagne, Julien Hirsch, du haut de ses dix ans, défie avec conviction, enthousiasme et le poing levé la Guardia Civil postée juste en face.

Gilles Porte, face-à-face
Par Ariane Damain Vergallo pour Ernst Leitz Wetzlar

En 1995, Gilles Porte et son frère jumeau ont tous les deux trente ans. Ils fêtent Noël en province, dans la maison familiale. Leur père, un éminent cardiologue, et leur mère, médecin du travail, ainsi que leur sœur, sont présents ce soir-là. Les propos échangés sont si violents, si amers, qu’ils quittent la maison sans se retourner tandis que leur père les regarde froidement s’éloigner. Un adieu définitif pour son frère jumeau.

Thomas Brémond, au plus près
Par Ariane Damain Vergallo pour Ernst Leitz Wetzlar

Au début des années 1990, Thomas Brémond, qui a alors 12 ans, apprend que Jacques Doillon recherche des comédiens pour son prochain film Le Jeune Werther. Il décide de se présenter et rencontre, impressionné, le réalisateur aux cheveux longs qui le reçoit, bottes de cow-boy sur le bureau. Surpris qu’un si jeune garçon lui parle du jazzman Miles Davis, Jacques Doillon l’engage dans la foulée.

Paul Guilhaume, retour vers le futur
Par Ariane Damain Vergallo, pour Ernst Leitz Wetzlar

Paul Guilhaume a beau ne plus être étudiant en cinéma depuis un moment, il continue pourtant à décortiquer le découpage des chefs d’œuvre du cinéma américain, Voyage au bout de l’enfer, de Michael Cimino, History of Violence, de David Cronenberg, ou No Country for Old Men, des frères Cohen, des films qui ont été à l’origine de son désir d’être chef opérateur. Il regarde sans se lasser les splendides faux raccords lumière de ce prestidigitateur qu’était le chef opérateur Vilmos Zsigmond sur Rencontres du troisième type, de Steven Spielberg, où, dans la scène d’ouverture, le soleil est à contre-jour sur n’importe quel plan !

Léo Hinstin, l’un et l’autre
Par Ariane Damain Vergallo pour Leitz

Il y a quarante ans, des anges bienveillants s’étaient penchés sur le berceau de Léo Hinstin lui offrant de naître dans une famille de longue lignée bourgeoise, brillante et éclairée. Aussi loin qu’un grand oncle féru de généalogie avait pu remonter, il avait trouvé des hommes dont la France pouvait s’enorgueillir, des polytechniciens, des militaires et des intellectuels.

Jeanne Lapoirie, le goût du hasard
Par Ariane Damain Vergallo pour Leitz

En 1991, sur son film J’embrasse pas, le réalisateur André Téchiné avait beaucoup aimé les images en Super 8 tournées dans une caserne de parachutistes par la première assistante caméra. C’est le chef opérateur Thierry Arbogast qui, n’ayant pu terminer le film, lui en avait confié la responsabilité.

Benoît Delhomme, l’image et le geste
Par Ariane Damain-Vergallo pour Leitz Cine Weltzar

En 1935, le grand père de Benoît Delhomme - Georges Delhomme - avait participé à la création de Lancôme, une maison de parfums dont il réalisait alors les flacons, sculptures de verre aériennes, lumineuses et pleines de fantaisie. "Magie", "Trésor", "Peut-être", "Joyeux été" étaient les noms des senteurs que ces flacons renfermaient et qui devaient rendre les femmes plus heureuses au sortir de la guerre.

Myriam Vinocour, le jour 1
Par Ariane Damain-Vergallo pour Leitz Cine Weltzar

En ce jour de septembre 1984 – une année que George Orwell a rendu définitivement célèbre – dans la petite cour de la rue Rollin à Paris, sont enfin affichés les résultats définitifs du concours de l’Ecole Louis-Lumière, section image. Myriam Vinocour a attendu ce moment tout l’été car elle a eu la désillusion d’arriver vingt-cinquième à ce concours où seulement vingt-quatre sont retenus. Première sur la liste d’attente, peut-être ce matin-là la chance va-t-elle lui sourire et quelqu’un se désister ?

Denis Lenoir, AFC, ASC, entre deux
Par Ariane Damain Vergallo pour Leitz Cine Wetzlar

Denis Lenoir était déjà un chef opérateur confirmé quand il a lu l’essai que Pierre Bourdieu avait écrit sur la photographie, Un art moyen. L’hypothèse selon laquelle "les cancres de la bourgeoisie" réussissaient particulièrement bien dans la photo - une manière pour eux de ne pas se déclasser - l’avait intéressé. Denis Lenoir, qui ne s’était jamais soucié de travailler à l’école et qui était né dans ce milieu, s’était finalement reconnu dans cette analyse.

Philippe Rousselot, AFC, ASC, parle des "Animaux fantastiques : Les Crimes de Grindelwald", de David Yates
À propos des optiques Leitz Thalia

Alors que le réalisateur David Yates et son directeur de la photographie Philippe Rousselot, AFC, ASC, venaient de terminer les essais du film Les Animaux fantastiques : Les Crimes de Grindelwald, ils ont aligné - par amusement - toutes les séries d’optiques sur une table et ont décidé de choisir celles qui leur plaisaient le plus d’un point de vue purement esthétique et... « Les Thalia étaient beaucoup plus jolies à regarder ! » Une boutade plus sérieuse qu’il n’y paraît.

Lubomir Bakchev, l’homme de fer
Par Ariane Damain Vergallo pour Leitz Cine Wetzlar

Dans les années 1970-1980, la Bulgarie était l’un des pays les plus communistes du globe. Le "grand frère" russe n’avait même pas eu besoin d’y installer une armée d’occupation tant la population bulgare adhérait au système. La propagande y était particulièrement efficace et on risquait sa vie à émettre un début de contestation.