Bernard Zitzermann

Décès du directeur de la photographie Bernard Zitzermann

Si la carrière d’un opérateur devait se résumer au titre d’un seul film, Molière, par exemple, d’Ariane Mnouchkine, ce ne serait pas faire justice à Bernard Zitzermann, qui vient de nous quitter à l’âge de 75 ans, jeudi 1er février 2018 à Saint-Paulet-de-Caisson (Gard), ni rendre hommage à son travail photographique. Ses images – lumineuses et ombrées, colorées et contrastées, enveloppées et sensibles –, aux côtés de cinéastes aussi divers que variés, auront marqué d’un coup de patte délicat quelque soixante films pendant près de six décennies.

Pour Bernard Zitzermann, le magicien
Par Elie Chouraqui

Bernard portait un briquet autour du cou. C’était l’époque où nous fumions, même sur les plateaux. Et je me souviens que je riais avec lui du fait qu’à chaque fois que je voulais allumer ma clope, je devais m’incliner devant lui pour porter la flamme de son briquet jusqu’à ma cigarette.

A mon cher ami Bernard Zitzermann
Par Joël David

Mon cher ami Bernard Zitzermann vient de nous quitter le 3 février 2018. Bernard, j’ai vécu mes plus belles aventures cinéma avec toi. Nous avons eu la chance de faire les découvertes de l’après nouvelle-vague ensemble, par exemple après avoir tourné avec deux 2 kW Fresnel tungstène plus un Colotran (= survolteur) sur le film Un homme qui dort, de Bernard Queysanne et Georges Pérec, en 1973.

Bernard Zitzermann, homme de culture, au ras des villes, au ras des champs
Par Jean-Noël Ferragut, AFC

S’il est des rencontres dont que je garde en mémoire le souvenir, celle avec Bernard Zitzermann, Zizi pour les intimes, y tient une place particulière tant elle fut, sinon déterminante, une belle occasion de partage. Par chance, j’ai pu croiser sa route pendant les deux derniers des six mois qu’a duré le tournage de Molière, le film d’Ariane Mnouchkine.

Bernard Zitzermann, décisif et influant
Par Eric Gautier, AFC

Fin de l’année scolaire 1981, l’été s’annonce, je suis en première année de l’École Louis-Lumière, j’ai vingt ans. Inimaginable pour moi de partir en vacances (cela s’est confirmé toute ma vie !), je veux participer à un tournage, moi qui viens d’un monde si lointain du cinéma…

Bernard Zitzermann nous a quittés
Par Jimmy Glasberg, AFC


On l’appelait Zizi dans le métier. Je l’ai connu lorsque nous travaillions pour Frédéric Rossif dans les années soixante-dix. Il parlait d’une voix douce et retenue, un sourire narquois au coin des lèvres, l’œil complice ; nous avons longuement échangé sur le métier.

Bernard Zitzermann, "un type bien"
Par Jean-François Robin, AFC

Lorsqu’un de nos "collègues" disparaît, il est de bon ton d’écrire une espèce "d’oraison", comme le faisait Bossuet. Nous n’avons pas le talent de Bossuet et le propos n’est pas de briller. Mais simplement de dire, comme moi, qui ai peu de souvenirs de Zizi, que ce souvenir qu’il a laissé dans ma mémoire n’est que rire, sympathie et chaleur.