A la mémoire de Jean Charvein

Par Jean-César Chiabaut

AFC newsletter n°236

Jean a été mon premier " ami de cinéma " et l’est resté. Grâce à lui je suis " entré dans la carrière ", il m’a recruté en 1956 comme deuxième assistant dans l’équipe de Léonce-Henri Burel, parce que j’étais un Niçois, comme lui et le cadreur, Henri Raichi – pour un film de Robert Bresson, Le Condamné à mort s’est échappé.

Puis j’ai continué dans la même équipe... Plus tard il est devenu un cadreur très apprécié, notamment de Jean-Pierre Melville, de Jacques Deray (Borsalino), de Louis Malle (Zazie dans le métro), il était l’homme de confiance d’Armand Gatti qui l’a emmené à Cuba avec Henri Alekan (El otro Cristobal) et aussi de Mohammed Lakhdar-Hamina, Jacques Baratier, Edouard Luntz, Alain Bonnot, Jean-Louis Hubert, etc.

En Mai 68, il a impressionné des kilomètres de 16 mm (partis au développement en Belgique)... Plus tard, il s’était retiré loin de Paris, aux environs de Quissac où tout le monde le connaissait et l’aimait bien. Dans sa grande maison loin de tout, il y avait là des chats et une incroyable bibliothèque. Il s’intéressait à l’Histoire, principalement à l’histoire de l’Anarchisme et à l’histoire du Judaïsme. C’est là qu’il a été emporté par " une longue et douloureuse maladie ", comme sa femme Hélène, chef monteuse, un an auparavant. Je l’aimais beaucoup.