"Adèle", un an après

Par Matthieu Poirot-Delpech, AFC
En juin 2013, loin des ors qui venaient d’être les témoins de la palme attribuée au film du réalisateur-producteur Abdellatif Kechiche La Vie d’Adèle, l’AFC se faisait l’écho de témoignages relatifs à des méthodes de production relevant d’une sauvagerie libérale sans scrupules.

« Lorsque les techniciens ont été contactés pour participer au projet […] La Vie d’Adèle, c’est sans hésiter qu’ils ont accepté les conditions d’engagement qui leur ont été proposées. Car tous ont conscience de la difficulté de financer de pareils projets dits " d’auteur ", et tous revendiquent le droit d’exister de ce genre de cinéma. Ce fut donc un acte militant de participer au projet, en acceptant des conditions d’engagement allant de 20 % (pour les premiers salaires) à 50 % (pour les chefs de poste) en dessous du barème minimum syndical, ainsi qu’une rémunération forfaitaire par jour. En retour, il n’a pourtant jamais été question de quelconques contrats de participation. » (Voir le témoignage complet sur le site de l’AFC)

Le 7 janvier 2014, presque neuf mois après la remise de la divine récompense, une étude de BFM TV reprise par d’autres médias nous apprend que La Vie d’Adèle a été le film le plus rentable de l’année 2013, nous rappelant ainsi que, même dans un domaine où la fraternité semblait nous mettre à l’abri de ce genre d’obscénités, le paradis des riches se construit toujours sur l’enfer des pauvres…