Alila

L’histoire se déroule dans un espace relativement petit, un ensemble urbain où vivent des groupes différents, des personnages très marqués.
Les relations entre ces groupes sont filmées dehors, dans les couloirs, les parties communes et chez eux, dans une sphère très intime. Cette intimité, dans un pays comme Israël, est différente suivant l’origine. Ici, les personnages n’appréhendent l’espace de la même façon qu’ils soient Séfarades ou Ashkénazes. La spécificité du film est ce rapport entre l’intérieur et l’extérieur et l’histoire de gens qui se croisent dans un périmètre restreint. Le scénario est l’adaptation du roman de Yehoshua Kenaz Returning lost loves.
Pour revenir à la technique, nous passions de l’intérieur des décors où nous étions à 2.8, à l’extérieur, où nous étions souvent à 16. On faisait donc des corrections de diaphragmes relativement violentes avec de très grands écarts, ce que je n’avais jamais pratiqué.
Une fois que l’on a trouvé un angle d’attaque, la philosophie du film, on se donne les moyens pour le tournage : on cherche la cohérence ! On mettait en place les plans avec les comédiens de manière relativement précise et puis on leur laissait vivre la scène, ce qui donnait une part d’improvisation. Et du coup, la caméra retrouvait son rôle, sans subir la contradiction des évènements qui peuvent altérer l’action mais qui, au contraire, nourrissent le plan.
Tournage rapide de cinq semaines, tout en ayant le temps de travailler. »

Caméra Panavision, zoom 17,5-75 Primo, quelques focales fixes, le petit zoom étant idéal pour ces changements de diaph extrêmes et les déplacements au millimètre, pellicules Kodak de différentes sensibilités, labo Cinecitta et Eclair. (Propos recueillis très tôt le matin, au téléphone, par Isabelle Scala)