Après le CinémaScope : nouveaux formats et procédés, nouveaux espaces scéniques

Une conférence de Jean-Pierre Verscheure

La Lettre AFC n°253

Poursuivant son étude approfondie des procédés cinématographiques, le Conservatoire des techniques de la Cinémathèque française, qu’anime Laurent Mannoni, propose, lors de sa conférence mensuelle de mai, d’approfondir nos connaissances sur les différents systèmes qui ont vu le jour à l’exemple du CinémaScope et d’analyser l’influence de ces formats larges sur la forme des œuvres filmées.

Le procédé CinemaScope, introduit en 1953, bouscule plus d’un demi-siècle d’acquis et de maîtrise dans le contrôle de l’espace cinématographique. Il sera suivi d’autres systèmes et procédés qui, eux aussi, vont influencer en profondeur le style de l’image.
Certains offrent beaucoup de latéralité mais peu de profondeur de champ, d’autres donnent de l’espace et de la profondeur y compris en basse lumière, mais au détriment d’un manque de définition.

Les réalisateurs seront tous confrontés à des problèmes et s’adapteront plus ou moins bien. Sergio Leone exploite de manière exemplaire l’espace scénique qu’offre la grande profondeur de champ du Techniscope. Hitchcock n’utilise jamais le CinemaScope qui, selon lui, déconcentre et réduit considérablement la profondeur de l’espace. George Cukor le maîtrise difficilement dans A Star is Born. L’extravagant Howard Hughes utilise son propre procédé, le SuperScope, qui donne naissance à une lignée de systèmes d’acquisition linéaires pour une finalité d’écran large, et qui aboutit au superbe Super 35 d’aujourd’hui. Panavision améliore le système Bausch et Lomb de la Fox…

Cette conférence-projections fera la lumière sur les procédés en vigueur depuis le CinemaScope jusqu’à aujourd’hui. De nombreux extraits de films originaux permettront de comprendre le choix des réalisateurs et de confirmer la pertinence historique et scientifique des collections d’équipements dans l’étude du rapport fond/forme des œuvres.
Présentation d’une collection unique et exceptionnelle d’objectifs retraçant l’histoire de l’image au cinéma.

Jean-Pierre Verscheure est professeur à l’Institut national supérieur des arts du spectacle et des techniques de diffusion (INSAS) de Bruxelles, membre du conseil scientifique du Conservatoire des techniques et de plusieurs associations internationales. Il est à l’origine d’un centre d’études et de recherches sur l’évolution des techniques cinématographiques, Cinévolution, dans lequel plus de 75 systèmes sonores ont été restaurés.

Vendredi 22 mai 2015 à 14h30
Salle Henri Langlois
Cinémathèque française
51, rue de Bercy - Paris 12e

Prochaine conférence
Vendredi 12 juin 2015 : "Les guerres qui ont fait "La" Guerre des étoiles...", conférence de Robert Blalack.