Aram

Je connais ce projet de Robert Kéchichian depuis plusieurs années, c’est un sujet dont la toile de fond est un peu délicate et je trouve très courageux les producteurs de ce film (les Films A4 : Agnès Jaouï, Jean-Pierre Bacri, Jean-Philippe Andraca, Sam Karmann et Christian Bérard... je sais ça fait 5 !!!) de nous avoir permis de faire ce petit bijou.

J’ai eu avec moi toute mon équipe (les anciens d’"Astérix") :
Océane Lavergne (assistante opérateur), Gil Fonbonne (chef machino), Pascal Pajaud (chef électro), Bernard Caroff (groupiste), et Bernard Tissier le second cadreur qui n’était pas sur "Astérix", mais qui a fait un travail formidable.
J’ai eu avec moi des fournisseurs merveilleux :
Didier Diaz (Transpalux), Natacha Chrosciki (Technovision), Olivier Chiavassa (Eclair), Gérald Fiévet (Fuji) .
Des étalonneuses : Aude Humblet pour le numérique et Isabelle Julien pour la photochimie.
Et je pourrais citer tout le générique tellement chaque personne était à sa vraie place...
Ce film a été tourné en super 16 mm avec une caméra Aaton, des objectifs Leitz et Zeiss, des pellicules Fuji et un peu de Kodak pour les plans tournés avec la petite caméra A-Minima de Aaton, le tout développé chez Eclair.
La postproduction numérique a été faite chez Eclair sur la nouvelle machine Colorus et je crois que c’est la première fiction entièrement étalonnée dessus ; retour sur film via le Arri laser...

Avec Robert, nous avons beaucoup réfléchi à la manière d’aborder ce film en écriture cinématographique. La caméra et la lumière y ont une place très importante au service de l’histoire, et aussi au service des comédiens dont je ne veux pas parler. Ils ont tellement été en osmose avec la direction d’acteur et le sujet, que rien ne peut se dire, c’est juste à voir (c’est peut-être ça "le" cinéma).
La décision de tourner en Super 16 était presque prise avant que le budget ne nous y contraigne, et après avoir convaincu tout le monde d’une postprod numérique, je dois dire que cela a été un atout pour le film. Chaque rôle avait sa manière d’être filmé, sa manière d’être éclairé sans toutefois être formel. Selon que la séquence à faire était "celle" de tel ou tel rôle, nous savions comment la tourner. Respecter ce que nous avions décidé à la préparation nous a fait gagner quelque chose.
J’espère que la cinématographie est là, mais qu’on ne la voit pas ; parce qu’en fait, on s’en fout, cela aide tout simplement à travailler "juste". Et finalement, le mélange de caméra portée, de plan fixes très fixes, de lumière très différente, donne sûrement un style quand c’est pensé à l’avance...

Je voudrais citer deux exemples parmi d’autres :

  • La scène du piège sur la jetée à Dunkerque : toute une scène de nuit sous la pluie et pas de moyens réalistes pour ce décor. On a tourné avec la lumière des phares des voitures et cela a fonctionné parce que le metteur en scène a joué aussi le jeu d’un découpage le permettant. Dans ce cas, peut-être qu’avec plus de moyens, je n’aurai pas pris ce risque et la séquence aurait été moins forte... On ne le saura jamais.
  • La scène du mariage, pour rendre hommage à la qualité des repérages de ce film (1er assistant réal Fabien Vergez), a été tournée avec 25 comédiens, 250 figurants, une grue et... 2 Kinoflos Flat Head... Grâce à l’étalonnage numérique, j’ai pu utiliser les lumières du décor et effacer leur dominante verte et magenta.

Je suis tellement heureux que Robert ait pu enfin faire son film. J’espère que vous partagerez notre émotion. »

Équipe

1er assistant réalisateur : Fabien Vergez

Technique

Format Super 16mm
caméra Aaton
Objectifs Leitz et Zeiss
Laboratoire : Eclair
Lumière : Transpalux
Pellicule Kodak et Fuji
Caméras : Technovision