Au fond des bois

Partant d’un fait divers de la deuxième moitié du 19e siècle, ce film retrace le parcours mystérieux d’une jeune femme de bonne famille (Isild Le Besco), qui vécut pendant un mois sous l’emprise d’un vagabond magicien et hypnotiseur (Nahuel Perez Biscayart).
Au fond des bois - © Les Films du Losange
Au fond des bois
© Les Films du Losange

Cette histoire pleine d’ambiguïté est à l’origine de la prise en compte par le code pénal de la notion d’irresponsabilité d’un être sous influence ou sujet à des crises de folie, qu’il soit victime ou criminel. Mais ce qui intéresse particulièrement Benoît, c’est la relation qu’entretiennent ces deux personnages, lui permettant de plonger dans l’étrangeté des rapports de couple où se mêlent violence, domination, sexe, fascination et amour, et cela sans aucun jugement moralisateur, ni concession aux bonnes mœurs (ce qui est bien agréable).

Isild Le Besco - © Les films du Losange
Isild Le Besco
© Les films du Losange


Tourné en 6 semaines dans l’Ardèche, en septembre-octobre, nous avons profité de magnifiques paysages très variés, baignés dans la lumière changeante et splendide du début de l’automne. De même, les bâtisses et villages locaux nous ont offert des décors d’une grande richesse de matières et de volumes qui se donnaient très naturellement à la caméra. Et comme Benoît avait fait le découpage complet de son film, j’ai pu penser la lumière de chaque séquence de manière précise, et travailler très rapidement comme l’imposait le plan de travail.

Nahuel Perez Biscayart - © Les films du Losange
Nahuel Perez Biscayart
© Les films du Losange

Hormis les questions habituelles que me posent les films d’époque en ce qui concerne le rendu possiblement incongru des accessoires et des costumes, je me suis appliqué à éliminer tous ce qui pouvais entraîner le film vers l’univers visuel du conte en restant proche des matières de la nature et des corps, en prenant garde que la lumière n’ait jamais rien de surnaturel, et en m’attachant à ce que la chair et le regard des personnages soient le plus présents possible. Ainsi, cette histoire étrange, dans laquelle intervient à de nombreuses occasions des séances de magie et de " magnétisme ", reste très ancrée dans la réalité et dans l’humanité des personnages.
La collaboration que j’ai eue avec Benoît a été simple, rapide et efficace, et toute l’équipe s’est immergée profondément dans l’esprit de ce tournage d’une manière assez exceptionnelle.

Technique

Matériel caméra : Panavision Alga Techno, Arri 535, 3 perf,
format 1,85
Pellicules : Kodak 5217 et 5219
Laboratoire : LTC
Etalonnage numérique 2K chez Duboi
Machinerie : Transpagrip et Cinesyl
Electricité : Transpalux et Maluna Lighting