Bilan de la production audiovisuelle 2011 présenté par le CNC

L’année 2011 est une année record pour la production audiovisuelle aidée par le CNC
Le volume de production aidée atteint un niveau inégalé depuis la création du compte de soutien : 4 830 heures contre 4 417 en 2010 (+ 9,4 %). La valeur de cette production, mesurée par le total des devis des œuvres aidées par le CNC, est elle-aussi au plus haut : 1,48 milliard d’euros.

L’investissement total des diffuseurs dépasse pour la première fois les 800 M€ à 841M€, en progression de 5,9 % par rapport à 2010. Enfin, il faut remonter à 2002 pour retrouver un niveau de soutien du CNC supérieur à celui enregistré en 2011, soit plus de 213 M€ (226 M€ en incluant l’ensemble des aides sélectives).

Ce bilan de la production audiovisuelle aidée s’appuie sur des œuvres audiovisuelles qui ont effectivement reçu des soutiens financiers du CNC au titre de l’année 2010. Il s’agit de la production de programmes audiovisuels dans les genres fiction, documentaire, animation, captation et récréation audiovisuelle de spectacles vivants et, plus marginalement, certains magazines culturels. Ces résultats peuvent donc être en décalage avec les statistiques publiées par les chaînes de télévision ou par le CSA. Elles permettent néanmoins de disposer de séries annuelles cohérentes.

Fiction : reprise progressive de la production et renouveau des séries de 52 minutes
Le volume de production de fiction croît de nouveau après deux années de baisse, à hauteur de 5,7 %. La progression des devis est encore plus marquée, de l’ordre de 11 %, pour atteindre 752,3 M€ et un coût horaire moyen en hausse de 5 %. Les apports des chaînes augmentent de 7,5 % à 536,8 M€. Les investissements des chaînes nationales gratuites représentent 88,2 % des investissements totaux des diffuseurs, dont 0,3 % proviennent des chaînes privées de la TNT gratuite. Les chaînes payantes sont en hausse, à 11,7 % des apports totaux contre 7,4 % en 2010, en raison principalement de la progression des financements de Canal+. Les apports du CNC dans la fiction progressent de 10 % (74,7 M€ contre 67,9 M€ en 2010), pour un apport horaire moyen de 96,6 K€ (92,8 K€ en 2010).

En documentaire, croissance continue du volume produit mais baisse du total des devis
Le documentaire est le premier genre aidé : 2 649 heures. La croissance en volume enregistrée en 2011 (+7,7 %) est essentiellement portée par les chaînes privées de la TNT gratuite, pour des programmes dont le coût horaire est structurellement plus faible que celui constaté sur les autres chaînes. Conjuguée à la baisse des investissements de France Télévisions, cette évolution se traduit par une baisse du total des devis de 2 % et une diminution significative du coût horaire moyen, à hauteur de 9 %.
Ces tendances corroborent les constats établis dans le rapport remis récemment au ministre de la Culture et de la Communication par Catherine Lamour, Serge Gordey, Jacques Perrin et Carlos Pinsky. Le CNC lance une concertation sur les propositions de ce rapport, portant en priorité sur les modalités du soutien financier au documentaire, un point d’étape sera réalisé au Sunny Side of the Doc en juin prochain.

Croissance en volume et en valeur des autres genres (animation, spectacle vivant, magazine d’intérêt culturel)
On peut notamment noter la forte reprise de la production d’animation, qui croît fortement en volume et retrouve des niveaux de financement horaire équivalents à ceux du début des années 2000. En spectacle vivant, l’augmentation des devis (+ 8,9 %) ne suit pas celle des volumes (+17,1 %).
Le dynamisme global de la production audiovisuelle, qui constitue un élément positif dans un contexte d’hyper-offre audiovisuelle, ne doit pas faire oublier les défis auxquels est confronté le secteur de la production, en particulier celui du niveau d’investissement des chaînes et, notamment, l’implication plus forte des nouveaux diffuseurs de la TNT dans le renouvellement de la création.

Réforme des aides à la fiction

Afin d’amplifier ce mouvement, le CNC a annoncé un certain nombre de mesures pour mieux soutenir la production de fiction, en particulier les séries.
1. La réforme du soutien à la production de fiction vise en priorité à intensifier le soutien du CNC aux premières séries des saisons afin de faciliter leur installation. Concrètement, les nouvelles séries de journée et d’avant soirée comme les nouvelles séries des chaînes de la TNT bénéficieront d’une hausse de la courbe de coefficient de soutien qui se traduira par une augmentation du soutien généré de l’ordre de 30 % à 70 % dans la majorité des cas. Les nouvelles séries de 52’ de première partie de soirée faisant l’objet d’une commande d’au moins six épisodes verront quant à elles leur soutien bonifié de 25 %. Parallèlement, dans un souci d’équilibre du compte de soutien et de bonne gestion des fonds publics, le soutien généré par une série sera réduit de 10 % toutes les 2 500 minutes produites, jusqu’à un plancher de – 30 % au-delà de 7 500 minutes. Le soutien du CNC à la fiction augmentera ainsi dès 2012, pour un effet d’au moins 10 % en année pleine.

2. En complément, le CNC est en train d’expertiser les propositions du rapport Chevalier relatives à la phase de développement des projets, notamment l’opportunité et la faisabilité d’une ouverture du système des avances à des travaux de développement pour les producteurs ayant épuisé leur compte. Le budget des aides sélectives aux pilotes sera également renforcé.

3. Enfin, le CNC accentue son soutien à la formation des professionnels de la fiction, en particulier les scénaristes : en 2012 le CNC augmente significativement sa contribution au Conservatoire Européen d’Ecriture audiovisuelle pour développer et professionnaliser son offre de formation, et demande parallèlement à La fémis d’ouvrir ses filières de formation aux métiers de l’audiovisuel. La prise en compte de l’importance de la musique originale dès la formation initiale des cinéastes et des compositeurs s’inscrit aussi dans cette perspective, tout comme les aides directes apportées par le CNC aux compositeurs de musique de film, aides qui s’ouvriront bientôt à la fiction audiovisuelle (ainsi qu’aux autres programmes audiovisuels).