Billet d’humeur
par Wilfrid SempéJ’en profite tout de suite pour vous faire part d’une mésaventure qui m’est arrivé récemment et qui m’a fait me sentir bien seul et désemparé face à une situation que je ne maîtrisais pas. J’espère que si certains membres de l’association ont déjà vécu une situation similaire ils pourront m’aider de leurs conseils.
J’ai signé en 2000 la photographie du film de Jean-Claude Brisseau Choses secrètes qui a été diffusé récemment sur France 3 à une heure pas trop tardive pour ce type de film (environ 23 heures).
J’ai voulu par curiosité " jeter un œil " sur la diffusion du film et j’ai été proprement horrifié par ce que je voyais. L’image avait été volontairement surexposée par rapport au télécinéma que j’avais moi-même étalonné quelques années auparavant. Il faut savoir que ce film comporte de très nombreuses scènes de nuit où le clair-obscur est très important pour contribuer à l’atmosphère de mystère et de sensualité qui baigne le film. Ce clair-obscur a été particulièrement travaillé pour les scènes érotiques où la nudité doit être suggérée plus que montrée.
J’ai eu la pleine maîtrise de la photographie jusqu’à l’édition DVD dont j’étais plutôt content, même si elle était loin d’être parfaite. A ma connaissance c’était le même élément vidéo qui aurait dû servir pour le " PAD " destiné à France 3.
Il y a donc à un moment donné de la chaîne de postproduction quelqu’un quelque part qui a estimé que l’image du film était trop sombre pour une diffusion télévisée et a décidé de l’éclaircir sans consulter ni la production, ni le réalisateur ni le directeur de la photographie.
Cette initiative malheureuse a eu pour effet d’enlaidir considérablement l’image d’un film où l’esthétique est très importante.
Cette situation est d’autant plus scandaleuse que tous les films diffusés à la télévision ne subissent pas le même traitement. Alors qui décide ? Et existe-t-il des recours contre de tels abus ?
J’aimerais beaucoup avoir les avis de mes collègues concernant ce problème auquel je suis confronté pour la première fois.