Billy Wilder est mort

personne n’est parfait

La Lettre AFC n°109

Billy Wilder appartenait à cette génération de cinéastes européens qui, chassés par le nazisme, apportèrent à Hollywood un regard critique, une conception du monde opposée à l’idéalisme et à la sophistication de " l’usine à rêves ".
(Jacques Siclier) Le Monde, 29 mars 2002
Né Samuel Wilder, près de Vienne, le 28 juin 1906, il avait été surnommé Billy par sa mère. Après des études de droit, il s’oriente vers le journalisme, croise le chemin de personnalités de l’époque, dont Schnitzler et Freud. Installé ensuite à Berlin, il gagne sa vie comme danseur mondain, avant d’entrer aux studios de l’UFA en 1927. On l’y emploie à polir ou à écrire des scénarios.
Lorsque Hitler accède au pouvoir en 1933, Billy Wilder prend aussitôt le train pour Paris. Il y réalise "Mauvaise graine", comédie avec la toute jeune Danielle Darrieux, puis gagne les Etats-Unis. A Hollywood, Ernst Lubitsch fait appel à lui pour écrire, avec Charles Brackett, l’adaptation d’une pièce de boulevard d’Alfred Savoir, "La Huitième femme de Barbe-Bleue". Il fera de nouveau équipe avec Brackett en 1939 pour une autre comédie de Lubitsch, "Ninotchka", et pour La Baronne de minuit, de Mitchell Leisen.
De cette époque, il gardera toujours le souvenir du génie de Lubitsch, avec lequel il partage un passé berlinois. Wilder expliquait que tout au long de sa carrière de metteur en scène, il n’a jamais cessé de se poser une seule question : « Comment Lubitsch aurait tourné cette scène ? »