Camerimage 2015, une expérience "riche et inoubliable"

Par Evgenia Alexandrova, étudiante russe du département Image de La fémis

La Lettre AFC n°260

Invitée par Aaton-Digital, K 5600 Lighting, Thalès Angénieux et Transvideo, comme dix-huit autres étudiant(e)s de diverses écoles de cinéma européennes, à se rendre à Bydgoszcz et participer à Camerimage, Evgenia Alexandrova, en dernière année en Image à La fémis, nous fait part de ses impressions d’une expérience pour elle "riche et inoubliable".

Notre voyage en Pologne pour le festival Camerimage a eu lieu du 15 au 22 novembre 2015. C’était une expérience très riche en termes de rencontres et de réflexions qu’elle a provoquées.
J’ai eu l’occasion de discuter avec les étudiants polonais, ukrainiens, néerlandais, danois, serbes. C’était particulièrement intéressant de comparer les méthodes d’enseignement dans les écoles différentes.
Par exemple, à l’école de Lodz, la première année est consacrée au film noir et blanc, la deuxième au film couleur, et à partir de la troisième année, ils touchent au cinéma numérique. Là-bas, ils étudient aussi la philosophie de l’image, ce qui n’est pas le cas dans plusieurs autres écoles.
Comme me racontait Volodimir, étudiant ukrainien qui s’est retrouvé en Pologne pour un stage d’un an, en termes de technique, la formation à Kiev est plus forte, la compréhension de la nature de lumière est beaucoup plus approfondie. Mais il était très impressionné par les discussions sur le découpage et les manières de filmer que mènent les intervenants en Pologne.
Les élèves en image néerlandais ne font pas leurs propres films de fin d’études, mais ils travaillent pour les films des réalisateurs de leur année et ils ont droit de chercher des aides financières conséquentes en dehors de l’école. C’était passionnant de partager les visions de nos futurs avec les autres étudiants, et, qui sait, peut-être un jour on travaillera ensemble.

La deuxième partie très importante de ce séjour, c’était les rencontres avec des professionnels du monde entier à travers des Master Classes et des workshops. J’ai trouvé particulièrement exceptionnel l’échange entre John Seale, Reed Morano, Garrett Brown et James Planette pendant la conférence organisée par K 5600 Lighting et Transvideo. Ils ont parlé du travail d’un chef opérateur/gaffer/opérateur Steadicam depuis l’embauche jusqu’au tournage et les échanges qui se font sur le plateau.
Le séminaire de Garrett Brown avec son opinion radicale sur l’image stable a aussi été passionnant. J’ai beaucoup admiré la présentation de Ryszard Lencewski, l’intervenant à l’école de Lodz, qui a parlé de passage entre les photos de repérages et les plans tournés dans Summer Soltice qu’il a signé. C’était très formateur et c’est une des formes de cours qui me manque un peu à La fémis : regarder une scène plan par plan en discutant le découpage et comment la lumière est construite.

La troisième partie constituant notre voyage était les films. Bien sûr je suis loin d’avoir vu tous les films projetés, souvent il fallait faire des choix et je n’ai pas toujours gagné. Mes coups de cœur cette année sont : Songs my Brothers Taught Me, A World Apart et le documentaire Brothers. Parmi les fictions que j’ai vues, il y avait un thème récurrent : le combat pour les droits de l’homme (Suffragettes (droits des femmes en l’occurrence), A World Apart, 13 Minutes, The 33, Mad Max : Fury Road). Ce thème est toujours d’actualité peu importe le siècle dans lequel on vit.
En ce qui concerne la visite des stands, c’était un peu compliqué, la plupart du temps, il y avait des projections ou des conférences très séduisantes, j’ai dû donc faire le choix de voir plus de matériel au Micro Salon à Paris à venir. Néanmoins, j’ai pu faire une visite très détaillée aux stands Hawk et Leica et voir la présentation Arri.
Un petit point faible de notre voyage a été le logement... On s’est retrouvé à cinq dans 25 mètres carrés, deux par lit (qui n’étaient pas toujours des lits mais des planches en bois) avec une couette par lit, mais à vrai dire on y passait juste les nuits car dans la journée on était tout le temps absorbé par le festival.

Pour conclure, je dois répéter que c’était une expérience très riche et inoubliable. Je remercie toutes les personnes qui ont rendu ce voyage possible (En particulier Aaton-Digital, K 5600 Lighting, Thales Angénieux et Transvideo. NDLR). J’espère que les étudiants suivants vont aussi bien profiter du festival que nous ! Je vais tout faire pour y retourner l’année prochaine, c’est une expérience à refaire absolument !