Carlo Di Palma, AIC,

est décédé vendredi 9 juillet à Rome.

La Lettre AFC n°135

Il était âgé de soixante-dix-neuf ans.

Né à Rome le 17 avril 1925, il se forma tout au long des années 40 auprès d’un certain nombre de grands opérateurs italiens, entre classicisme et néo-réalisme, comme Aldo Tonti (Ossessione), Massimo Terzano (Un coup de pistolet), Ubaldo Arata (Rome, ville ouverte), Otello Martelli (Paisa), Anchize Brizzi (Sciuscia), Carlo Montuori (Le Voleur de bicyclette)...

Après ces premières expériences professionnelles, il intégra le Centro Sperimentale.
Il travaillera encore quelques années comme cadreur, entre autres aux côtés de Gianni Di Venanzo (Achtung ! Banditi !) ou de Mario Montuori (Le Fils du diable blanc, tourné en Gevacolor)...

Son travail avec Michelangelo Antonioni l’ayant rendu célèbre - on lui doit l’image du Désert rouge, Blow-up et Identification d’une femme - Carlo Di Palma collabore dans les années 1960 et 1970 avec Ettore Scola (Drame de la jalousie), Bernardo Bertolucci (La Tragédie d’un homme ridicule), Pietro Germi (Divorce à l’italienne).

Michelangelo Antonioni disait à son sujet :
« On s’entend très bien, il est fou, et moi j’aime les fous avec lesquels on peut travailler. Il a une vie très difficile à cause des femmes, comme moi. »

Carlo Di Palma maîtrisait parfaitement le brouillard (La Longue nuit de 43, Le Désert rouge, Identification d’une femme, Ombres et brouillard), il avait aussi une prédilection pour le zoom qui lui permettait de subtils recadrages.

Il deviendra par la suite le chef opérateur privilégié de Woody Allen.
A un journaliste qui lui demandait un jour comment il avait rencontré Carlo Di Palma, Woody Allen répondit après un court silence :
« Mais vous n’avez donc pas vu Le Désert rouge ? ».

Il photographia souvent Monica Vitti, soit une quinzaine de films dont trois qu’il réalisa dans les années 1970 (Mimi Bluette, Teresa la ladra, Qui comencia l’avventura).

Filmographie sélective :

  • 1959 : La Longue nuit de 1943 (Florestano Vancini)
  • 1961 : L’Assassin (Elio Petri), Lions au soleil (Vittorio Caprioli), son premier film en couleurs
  • 1962 : Divorce à l’italienne (Pietro Germi)
  • 1963 : Le Désert rouge (Michelangelo Antonioni)
  • 1966 : L’Armée Brancaleone (Mario Monicelli), Blow Up (M. Antonioni)
  • 1968 : La Fille au pistolet (M. Monicelli)
  • 1969 : Le Rendez-vous (Sidney Lumet)
  • 1970 : Drame de la jalousie (Ettore Scola)
  • 1971 : La Pacifista (Miklos Jancso)
  • 1981 : La Tragédie d’un homme ridicule (Bernardo Bertolucci), Identification d’une femme (M. Antonioni)
  • 1985 : Hannah et ses sœurs (Woody Allen)
  • 1986 : Radio Days (W. Allen)
  • 1987 : September (W. Allen)
  • 1990 : Alice (W. Allen)
  • 1991 : Ombres et brouillard (W. Allen)
  • 1992 : Maris et femmes (W. Allen)
  • 1993 : Meurtre mystérieux à Manhattan (W. Allen)
  • 1994 : Coups de feu sur Broadway (W. Allen), Le Monstre (Roberto Begnini)
  • 1995 : Maudite Aphrodite (W. Allen)
  • 1996 : Tout le monde dit I Love You (W. Allen)
  • 1997 : Harry dans tous ses états (W. Allen)