Chaque jour est une fête

Lorsque le projet s’est confirmé et que nous avons commencé à être dans le pragmatisme de la préparation, j’ai vite compris que cette histoire ne pouvait se raconter par une caméra en mouvement. A l’inverse, il y avait tant de séquences dans un bus, un camion, un corbillard, sans compter des marches dans le désert, qu’il fallait que notre caméra soit bien ancrée pour percevoir le mouvement et créer la fluidité désirée. Cette constatation a été bien acceptée par Dima, la réalisatrice, et nous avons construit une vraie dynamique avec une caméra souvent fixe !

J’ai convaincu Dima que le Super 16 serait le bon format pour échapper à la tentation d’un esthétisme trop puissant et présent dans le désert du Nord Liban, il fallait créer une image qui transmette une certaine souffrance, une insécurité.
Nous savons tous à quel point tous ces choix peuvent être intuitifs, mais nous voici partis avec une caméra légère équipée d’un superbe zoom Angénieux 24-290 mm Optimo motorisé pour recadrer en douceur.

J’étais accompagné par une belle équipe caméra libanaise compétente, du matériel de prise de vues neuf, un machiniste, Elie Eld, sensible et très inventif (nous avions beaucoup d’installations dans des véhicules). Seul Français m’accompagnant, le chef électricien, Pascal Doyen, qui s’est formidablement intégré à l’équipe locale.
J’ai trouvé une vraie compétence, et enthousiasme, avec les Libanais heureux de faire un long métrage, ce qui est encore un évènement dans ce pays.

Développement du 16 mm au laboratoire The Gate Beyrouth Kodak Image Care, qui a été attentif à notre travail.
Étalonnage numérique, finitions et gonflage sur Arri Laser à Berlin au Laboratoire GMBH Geyer où j’ai trouvé des conditions de travail idéales et une étalonneuse numérique, Claudia Gitel, d’un grand talent.