Décès de Michel Warren, fondateur et ancien président de la Cinémathèque de Grenoble

La Lettre AFC n°256

La Cinémathèque de Grenoble, son président Nicolas Tixier, le bureau de l’association, ainsi que Guillaume Poulet et l’équipe de la Cinémathèque, font part avec beaucoup d’émotion et de tristesse du décès de Michel Warren, fondateur et ancien président de la Cinémathèque de Grenoble, survenu le mardi 28 juillet 2015 dans sa 74e année.

Une cérémonie en son honneur, ouverte à toutes les personnes souhaitant lui rendre un dernier hommage, sera célébrée le samedi 5 septembre au funérarium de Grenoble.

La Cinémathèque de Grenoble a été créée en 1962 par une équipe de cinéphiles emmenée par Michel Warren. Le 26 octobre 2012, elle fêtait ses 50 ans, date anniversaire de sa première projection publique, organisée en présence d’André Méliès, fils de Georges Méliès. Suivant les préceptes d’Henri Langlois, alors directeur de la Cinémathèque française, la règle d’or de cette équipe est : « Montrer et sauvegarder ».

Les origines du Festival du film court de Grenoble
Le festival est né sous l’impulsion de Michel Warren, son ancien directeur. Il y a près de 40 ans, un courrier est adressé à la SRF (Société des Réalisateurs de Films), au comité court métrage présidé alors par Costa-Gavras. À cette époque, l’Agence du court métrage tout comme le Festival de Clermont-Ferrand n’existent pas encore. Warren souhaite organiser un weekend en plein air consacré au court métrage et demande à la SRF de lui concocter un programme clé en main. En moins de dix jours, des producteurs et des réalisateurs français sont contactés et les copies sont envoyées aux adresses des membres du comité (notre ami et confrère Gilles Colpart se souvient même que les copies s’accumulaient dans sa chambre de bonne et dans le couloir attenant). Tout ce petit monde embarque alors en camion depuis Paris et arrive six heures plus tard à Grenoble avec 40 films en 16 mm à bord. Seulement, une fois sur place, le véhicule est cambriolé. Le voleur ne devait pas être un cinéphile : les films étaient toujours là après son passage, sans quoi le weekend aurait été quelque peu compliqué à organiser ! L’accès libre s’applique déjà et le public est au rendez-vous. L’envie de réitérer l’expérience avec cette fois, un vrai festival et une vraie sélection l’année suivante se ressent. L’idée se concrétise rapidement et est toujours d’actualité plus de trente ans plus tard.

L’évolution
Longtemps géré par Michel Warren et repris depuis deux ans par Guillaume Poulet, son actuel directeur, le festival s’est ouvert depuis 2012 à l’argentique. La manifestation a ainsi vu son nombre de films inscrits considérablement augmenter, passant de 250 en 2011, à 750 l’an passé et à 980 cette année. Longtemps francophile dans ses sélections, le festival s’est peu à peu ouvert à l’Europe. Désormais, on trouve à Grenoble des films espagnols, russes, géorgiens, anglais et même iraniens. Les places restent chères puisque seuls 34 films majoritairement français (les habitudes ne changent pas si facilement) ont été retenus cette année en compétition officielle. Ces films se répartissent en cinq programmes et chose inhabituelle, une seule séance compétitive est projetée au jour le jour.
(Extrait d’un article publié par Format court)

Deux de nos membres associés, Fujifilm d’une part et Kodak d’autre part, ont des années durant soutenu le Festival du film court de Grenoble.

  • Consulter le site Internet de la Cinémathèque de Grenoble

En vignette de cet article, Michel Warren sur le tournage de Ce jour-là, court métrage de Jean-Pierre Andrevon, en 1976 - Photo JP Andrevon / Cinémathèque de Grenoble.