Deux ou trois précisions

par Jean-Noël Ferragut

par Jean-Noël Ferragut La Lettre AFC n°149

La réponse à Réponse à Jean-Noël Ferragut par Méhdi Aït-Kacimi.

Pour « mettre en perspective » ma présence au Conseil d’administration de l’ENS Louis-Lumière et afin de dissiper tout malentendu, je me premettrai d’apporter deux ou trois précisions évidentes à mes yeux.

Nul ne le contestera, la pédagogie de l’école n’est pas sensée s’élaborer au cours de cette docte assemblée qu’est le CA. Son ordre du jour, surchagé à souhait, ne permet pas de mures réflexions mais le transforme trop souvent, au grand dam de certains participants, en une simple " chambre d’enregistrement ".

Néanmoins, durant ces cinq années passées à siéger au CA de l’école, de 1998 à 2003, je n’ai eu de cesse :
- De demander, sans succès, que soient communiqués aux personnalités dites " extérieures " à l’école les comptes-rendus des réunions du conseil pédagogique (CPTA), devant voter sur des points relatifs au budget de l’école (postes d’enseignants à pourvoir, achat de matériel technique, etc.) sans avoir la possibilité de se tenir informé en amont de l’évolution du contenu de la pédagogie en cours
- De poser la question, certes faussement naïve je l’avoue mais, à mon avis, tombant sous le sens et surtout pragmatique, n’obtenant d’ailleurs pour réponse qu’un sourire poli trahissant un certain scepticisme, de savoir à quel moment l’école envisageait de déménager dans Paris intra-muros. La direction de l’Idhec, l’école-sœur, et sa tutelle l’ayant fort bien compris en temps utile, quittant l’INA et Bry-sur-Marne pour Paris après 15 ans d’éloignement, de temps et d’énergie perdus dans les transports, de retards et d’absentéisme quasi maladifs...

Quant aux questions épineuses restées sans réponse, à savoir combien faut-il former de jeunes opérateurs et quel sera leur métier en 2015, afin de ne pas perdre la face, il ne nous reste, ultime échappatoire, que l’humour : nous avons bien évidemment consulté notre devin, mais au vu de l’énormité de la tâche, il ne s’en est sorti que par une pirouette : « Pas plus », nous a-t-il répondu « que de films à tourner ! »

Pour être sérieux, relisons derechef notre Charte de l’image. Elle se veut l’écho de bien des interrogations concernant nos métiers. Sous-entendu qu’en matière de formation, la priorité d’entre toutes demeure la transmission de cette culture de l’image en mouvement à laquelle nous avons été forgés, sous toutes ses formes et à tous les échelons, juste dosage d’amour du cinéma, d’acuité et d’intellegence du regard, d’apprentissage théorique et pratique des supports et des instruments susceptibles d’être utilisés, existants ou en devenir. Tout cela conformément à nos attentes, que nous soyons directeur de la photo, réalisateur, producteur ou faisant partie des industries techniques.

A suivre très bientôt lors de rencontres informelles suscitées par la démarche des étudiants parue dans la dernière Lettre et par les remises en question qu’elle soulève.