Dictionnaire du cinéma italien, ses créateurs de 1943 à nos jours

Par Olivier Chambon, AFC

par Olivier Chambon La Lettre AFC n°250

Tous les cinéphiles se réjouiront de la parution, chez l’éditeur nouveau monde, du "Dictionnaire du cinéma italien, ses créateurs de 1943 à nos jours", sous la direction de Mathias Sabourdin.


Pour ceux qui ne le connaissent pas, Mathias est assistant opérateur, et pendant six ans, il a travaillé avec Marie-Pierre Lafargue, Olivier Maillart et une vingtaine de contributeurs, à la rédaction de cette importante somme.

Un des grands mérites de cet ouvrage est la confrontation du regard des universitaires et du technicien ; à ma connaissance, c’est le premier livre ainsi conçu. On y trouve une foule d’informations sur le contexte économique dans lequel ces films se sont faits, et aussi les résultats, année après année, du Box Office italien, qui laissent rêveur l’observateur contemporain : à sa sortie, La dolce vita réunit 14 millions de spectateurs, Rocco et ses frères, 9,95 millions, Le Guépard, 11,6 millions, Amarcord, 6,2 millions…

La forme du dictionnaire permet au lecteur de découvrir les personnalités principales (hormis les acteurs) de cette période, à coup sûr une des plus riches et des plus marquantes de l’histoire du cinéma, et d’aborder tous les genres, du " giallo " au cinéma d’auteur le plus exigeant.

Les notices sur les directeurs de la photo, toutes rédigées par Mathias Sabourdin, sont passionnantes et d’une grande érudition. Il parvient parfaitement à vulgariser quelques notions essentielles de notre travail sans noyer le lecteur dans la technique, et ne craint pas d’affirmer son propre point de vue, parfois à contre courant de la doxa majoritaire.

Enfin, et ce n’est pas la moindre des qualités de ces articles, l’écriture en est limpide et élégante. A titre d’exemple, la conclusion de l’article consacré a Armando Nannuzzi, « assurément le plus méconnu des grands chefs opérateurs italiens [...], qui restera dans l’histoire de la ciné-photographie mondiale comme un des rares opérateurs à avoir su conférer une véritable épaisseur à l’image cinématographique, capable dans ses meilleurs moments de transformer l’écran de projection en une étoffe presque palpable offerte à notre imaginaire ».

On peut écouter Mathias Sabourdin reçu par Michel Ciment dans " Projection privée " sur France Culture.

Dictionnaire du cinéma italien, ses créateurs de 1943 à nos jours
nouveau monde éditions, 36 euros.