Ecoprod ou l’art et la manière de réduire l’impact de la pratique des tournages sur l’environnement

par Jean-Noël Ferragut
Conviée par Olivier-René Veillon, directeur général de la Commission du film Ile-de-France, à rejoindre un groupe de travail initié à cet effet, l’AFC est depuis l’été dernier partie prenante d’une réflexion menée par des professionnels concernés et « pour des productions cinématographiques et audiovisuelles respectueuses de l’environnement ».

Lancé officiellement au cinéma Le Balzac le 28 avril 2009, Ecoprod est un projet collectif qui s’est donné pour but impératif de réduire l’impact de la pratique des tournages sur l’environnement.
Dès mars 2009, des études ont été menées auprès de TF1 et de la région PACA afin de définir des objectifs communs et d’élaborer des projets. Un accord de partenariat a été conclu entre France Télévision, TF1, Audiens et la Commission du film Ile-de-France, la région PACA demeurant un partenaire présent mais non " actif ".
Afin de sensibiliser la production cinématographique à l’enjeu, Ecoprod organise des séminaires destinés aux professionnels incitant les participants à entamer une démarche de réduction.
Des fiches de " bonne pratique " ont été rédigées et sont consultables sur Internet (Logistique, Lumière et énergie, Décors, Restauration, Bureau), d’autres seront bientôt disponibles (Moyens techniques, Mise en scène, Postproduction, Studios " verts "). Leur objectif étant de mettre à disposition desdits professionnels des solutions immédiatement applicables pour préserver l’environnement dans la pratique des tournages. Un calculateur (logiciel) a été mis au point et sert d’outil pour qui veut avoir une idée de l’empreinte écologique d’un tournage et de l’impact de chacune des branches précitées sur l’environnement.

Objectif et programme
L’objectif est de circonscrire les champs et le périmètre de l’approche des différents problèmes soulevés en dressant un état des lieux des usages et comportements des professions concernées. D’une part, ces derniers évoluent, et d’autre part, une sensibilisation à la formation semble nécessaire.
Un programme de travail du groupe " Lumière " a été établi et concerne trois points :
1) Cerner ce que sont les usages aujourd’hui
2) Définir les types d’outils
3) Evaluer les facteurs-clés d’évolution (LED, laser...)

La contribution de l’AFC à l’avenir
Au préalable et à titre d’information, il a été rappelé que le " travail " de tout directeur de la photographie qui se respecte consistait en une savante maîtrise de l’usage d’une balance sur les plateaux de laquelle se trouvent d’une part une demande artistique et de l’autre des choix techniques et/ou économiques. On aurait pu également rappeler que telle est bien la marque de fabrique de toute œuvre cinématographique digne de ce nom.
Une étude de nos pratiques devrait être envisagée (directeurs de la photo, électriciens, groupistes, etc.). Au programme des sessions à venir, dont une dès janvier 2010 :
- Réagir à la fiche-document " Lumière-Energie " (http://www.ecoprod.com/)
- Dresser un état de l’art en matière de technique
- Faire le point sur les usages (directeurs de la photo et électriciens)
- Etablir un retour d’expérience sur les " branchements forains " pour les tournages parisiens (des représentants d’EDF, du Bureau des tournages de la mairie de Paris et de l’AFR – association française des régisseurs – devraient se joindre à cette réunion).

Des sujets comme l’efficacité énergétique des sources, à titre d’exemple, devraient faire partie de nos réflexions, tout comme ce qui concerne la gestion et le recyclage des " déchets " (ampoules ayant rendu l’âme, gélatines et polystyrène usagés, entre autres). Sachant bien, évidemment, que ce n’est pas encore l’an prochain que nous découvrirons dans nos souliers de Noël la " grosse source " de lumière miraculeuse, peu gourmande en énergie électrique, fraîchement sortie des cartons de nos chers fabricants ou bien que beaucoup d’eau coulera encore sous les ponts avant que l’on n’ait plus besoin d’aller à la station-service faire le plein de gazole des groupes électrogènes...

Mais en gardant à l’esprit qu’il ne tient qu’à nous, qu’à l’attention que nous portons à nos gestes quotidiens, aussi moindres soient-ils, à tout instant, pour qu’une réelle prise de conscience de tous, si elle ne s’est pas déjà opérée, puisse se révéler la plus efficace des armes pour préparer l’avenir de notre chère, ô combien chère planète ! Affaire à suivre et libre à chacun d’entre nous de nous y intéresser...