"Et vogue le navire"

Par Serge Toubiana à l’occasion de la fin de son mandat de directeur général de La Cinémathèque française

La Lettre AFC n°262

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Ce sont mes derniers jours à La Cinémathèque française en tant que directeur général de cette institution. Frédéric Bonnaud, dès le 1er février 2016, assumera pleinement cette fonction.

Tout au long du mois de janvier, nous avons passé lui et moi du temps ensemble, afin qu’il puisse se familiariser avec la Cinémathèque, découvrir le périmètre de ses activités, rencontrer les équipes, s’informer des projets en cours. Cette amicale passation permettra au nouveau directeur d’être de plain-pied dans son rôle, dès sa prise de fonction.
Ce changement de direction aura été vécu et perçu comme un moment paisible, sans crise pour La Cinémathèque française. Sans doute une première dans sa longue histoire, qui fut parfois – souvent – tourmentée. Nous l’avons voulu ainsi, Costa-Gavras, président, le Conseil d’administration, ainsi que la tutelle publique – Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication et Frédérique Bredin, présidente du CNC. Comme une preuve supplémentaire que La Cinémathèque a mûri, et qu’elle est aujourd’hui suffisamment solide et confiante pour aborder sereinement une nouvelle étape de son histoire.

Je me permets un bref retour en arrière.

Depuis son installation en 2005 au 51 rue de Bercy, dans le bâtiment conçu par Frank Gehry que lui avait confié le ministère de la Culture, La Cinémathèque française s’est transformée en profondeur. Elle s’est modernisée, misant sur la transparence de sa gestion et sur une relation apaisée, confiante, avec la tutelle. Dotée d’un budget trois fois supérieur à celui des "années Chaillot", elle a pu développer ses missions autour de la conservation et de la sauvegarde du patrimoine cinématographique.
Elle a connu au cours de ces dix ans un enrichissement spectaculaire de ses collections et développé très fortement ses activités de programmation, d’action culturelle et éducative, tout en valorisant le patrimoine cinématographique au travers d’expositions (24 en 10 ans). Elle a su mettre en valeur son musée du cinéma, faciliter l’accès de la Bibliothèque du film, permettant ainsi à des milliers d’étudiants et de chercheurs d’accéder à des ouvrages, revues, archives et documents précieux, sur l’Histoire du cinéma. Enfin elle a ouvert sa librairie et son restaurant : "Les 400 Coups".

Pour accomplir ces missions, La Cinémathèque française a grandi. Elle a changé de taille ou de volume, se dotant de nouveaux services : gestion administratives et financière, juridique, ressources humaines, moyens généraux, développement culturel, supports informatiques, internet, accueil des publics, communication, partenariats, ressources commerciales, éditions, gestion d’un bâtiment complexe. Elle a donc suscité de nouvelles compétences professionnelles, qui lui ont permis d’accomplir son ambitieux projet. [...]

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