Festival Grandeur Nature 2e édition

par Didier Mallet et Dominique Gentil

par Dominique Gentil La Lettre AFC n°157

Projection à Molines, au cœur du Queyras - Photo Bertrand Bodin
Projection à Molines, au cœur du Queyras
Photo Bertrand Bodin

Ce rêve a vu le jour dans l’été 2005. Nathalie, Didier Mallet et moi-même avons créé les Rencontres Grandeur Nature, un festival de cinéma nomade dans les sites superbes des vallées du Queyras, au cœur des Alpes du Sud.
_ Le concept est simple : montrer de grands films dans un endroit superbe où tout cinéaste rêverait de poser le pied d’une caméra pour filmer jusqu’à plus soif, les paysages et les cieux sublimes aux portes des plus hauts villages d’Europe.
Après un parcours pédestre pour sortir des communes, nous nous retrouvons soudainement dans un site puissant en pleine nature ; et quand l’équilibre des contrastes entre la lumière des paysages et l’image de l’écran se marie, la projection commence.

Montage de l'écran - Photo Didier Mallet
Montage de l’écran
Photo Didier Mallet

Les films sélectionnés sont tous liés de près ou de loin à la nature.
Découvrir La Planète blanche, Le Dernier trappeur, Kekexili ou Broke Back Mountain... dans un alpage à 2 000 mètres d’altitude déclenche des sensations rares et singulières.
Souvent les limites de l’écran n’existent plus : la voûte étoilée et les silhouettes des montagnes sont l’écrin dans lequel les images des films se marient.
Cette année huit courts et longs métrages ont été proposés, chaque soir dans des lieux différents - dont plusieurs projections dans notre camp de base, le château de Fort Queyras.
Avant la projection, des rencontres sont organisées en attendant le crépuscule : avec metteur en scène ou techniciens ayant participé au tournage. Cette année Joël Farges pour Serko, Thierry Piantanida pour La Planète blanche. En 2005, Luc Jacquet pour La Marche de l’empereur.

Le concept du festival - " un autre regard sur la nature " - nous a permis de décliner d’autres activités liées aux arts et aux différentes techniques liées à la nature.
C’est pourquoi, Stephan Bonnefoy, en charge du secteur arts plastiques, sélectionne des artistes de " land art " à travers toute l’Europe. Les artistes sont alors accueillis en résidence pour créer des sculptures de " land art " dans le château comme dans les sentiers des différentes vallées du Queyras.
La démarche est similaire à l’action cinéma : ouvrir de nouvelles fenêtres sur le paysage et sensibiliser le regard du festivalier en créant un avant-plan, la sculpture ou le film, pour souligner l’arrière-plan, la beauté exceptionnelle de ces vallées.
Nous avons aussi créé des ateliers de formation aux techniques de l’image : Cette année, tournage et finalisation d’un documentaire en HD avec les toutes récentes caméras Panasonic AG-HVX 200. En outre, nous avons proposé une multitude de sessions courtes de formation : Initiation à la HD, à la stéréoscopie, au tournage en haute vitesse - avec la société I-movix - le montage, le trucage, mais aussi la diffusion de ces images par Internet (Blog, Podcasting, etc.)

L'écran face à son public - Photo Didier Mallet
L’écran face à son public
Photo Didier Mallet

Enfin, notre concept ne serait pas complet sans l’un de nos fers de lance : la production de programmes originaux de " time lapses " et de très grands ralentis projetés en HD avant chaque film grâce à notre partenaire Panasonic.
La réalisation de ces programmes en Haute Définition s’accomplit tout au long de l’année dans le Queyras comme dans les coins les plus reculés du monde, sous la houlette de notre responsable technique David Coiffier. Grâce à lui, nous avons su détourner toute une série d’approches technologiques liées à la photographie, aux prises de vues astronomiques et à la postproduction pour optimiser ces images, qui deviennent notre emblème pendant toute l’année. Projetées sur grand écran ou directement sur les vieilles pierres du château, nous invitons notre spectateur à découvrir avec un autre regard ces paysages que le festivalier découvre naturellement dans ses promenades de la journée.

Pour finir, notons que cette manifestation ne pourrait exister sans les compétences des nombreux professionnels bénévoles, mais aussi l’implication de partenaires techniques incontournables : Kodak, Arane Gulliver, GL Pipa, Mikros pour le générique 35 mm du festival , mais aussi Maluna pour ses lucioles de campagnes, le groupe TSF pour les caméras et le groupe électrogène, le camion, tous partenaires de l’AFC. Apple pour les nombreux ordinateurs de notre laboratoire technologique et enfin Panasonic avec deux projecteurs HD et un recorder DVC pro.
A tous, un grand merci.
Pour cette seconde édition, plus de 2 500 spectateurs nous ont suivis pour les projections. Vu le succès public et l’enthousiasme des institutions locales nous persévérons et préparons Grandeur Nature 2007.

(Merci à Bertrand Bodin et Didier Mallet pour les photographies illustrant cet article.)