Histoire de Marie et Julien

J’ai commencé à tourner Marie et Julien de Jacques Rivette le lundi 11 août 1975 avec Leslie Caron et Albert Finney. Au bout de deux jours de tournage, le film s’est définitivement arrêté, le metteur en scène étant tombé malade.

J’étais le seul à avoir gardé le synopsis ainsi que la première feuille de service. Je les avais prêtés à une journaliste qui faisait un travail sur Rivette ; elle les lui montra, il décida de reprendre le film, ce fut Histoire de Marie et Julien avec Emmanuelle Béart et Jerzy Radziwilowicz qui commença le 7 octobre 2002.

Les trois quarts du film ont été tournés dans une maison de banlieue parisienne ; connaissant Rivette depuis assez longtemps, je sais qu’il est très difficile d’avoir des précisions sur le découpage avant d’entamer une séquence, il est donc très important de trouver un système qui permette d’être prêt en lumière assez rapidement. J’ai résolu le problème en faisant un équipement très poussé de la maison. Celle-ci devant être complètement refaite après le tournage, j’ai pu, avec l’aide de la déco, percer mur et plafond pour préparer les passages de câbles, installer des barres au plafond d’une façon permanente déguisées en tuyau de chauffage avec des prises femelles tous les cinquante centimètres.

Toute la maison a été ainsi préparée ce qui a rendu le travail aussi facile qu’en studio.
Les séquences " jour " ont été principalement éclairées par les fenêtres, les séquences " soir et nuit " plutôt avec des projecteurs à Fresnel. J’ai fait une photo à effet assez dense, ce qui était le principe de lumière défini avec le metteur en scène.

J’ai utilisé une caméra Platinum avec une série de Primo et un zoom 17,5-75 pour une séquence. Pellicule Kodak 5274, laboratoire LTC avec Patrick Crussy. Toujours Jim Howe et André Atelian à la lumière et à la machinerie.

Équipe

Chef électricien : Jim Howe
Chef machiniste : André Atelian

Technique

Pellicule : Kodak 5274
Matériel caméra : Panavision Alga, Platinum, série Primo et zoom 17,5-75 mm
Laboratoire : LTC, étalonneur Patrick Crussy