Hold-up de "Mesrine" sur les nominations

par Thomas Sotinel

La Lettre AFC n°184

Le Monde, 25 janvier 2009

En accordant dix nominations au double film de Jean-François Richet, Mesrine, l’Académie des arts et techniques du cinéma, qui regroupe les professionnels français, a choisi un film spectaculaire, un grand succès public (3 millions d’entrées pour L’Instinct de mort et L’Ennemi public n° 1 réunis). Mesrine concourt, entre autres, pour les César du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur acteur (Vincent Cassel).

En 2007 et 2008, les nominations puis les principaux trophées étaient allés à Lady Chatterley, de Pascale Ferran, et La Graine et le Mulet, d’Abdellatif Kechiche.
Pour cette 34e édition des César, qui aura lieu vendredi 27 février au Théâtre du Châtelet, les films d’auteur n’ont pas été pour autant oubliés. Entre les murs, de Laurent Cantet, continue son parcours sans faute. Après sa Palme d’or et sa nomination à l’Oscar du meilleur film étranger, il peut prétendre à cinq César dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur. Un conte de Noël, d’Arnaud Desplechin, et Séraphine, de Martin Provost, recueillent chacun neuf nominations, suivis de près par le succès surprise de l’été 2008, Le Premier jour du reste de ta vie, de Rémi Bezançon. Les autres longs métrages prétendant au César du meilleur film sont Paris, de Cédric Klapisch, et Il y a longtemps que je t’aime, de Philippe Claudel, qui concourt aussi dans la catégorie premier film.

Yolande Moreau, bonne à tout faire et peintre de Senlis dans Séraphine, est nommée dans la catégorie meilleure actrice avec Kristin Scott Thomas (Il y a longtemps que je t’aime), Catherine Frot (Le Crime est notre affaire), Tilda Swinton (Julia) et Sylvie Testud (Sagan). Les nominations au César du meilleur acteur sont dominées par la figure de Guillaume Depardieu, mort le 13 octobre 2008, alors que Versailles, de Pierre Schoeller (nommé dans la catégorie premier film), était à l’affiche.
Les autres nommés sont Vincent Cassel, François-Xavier Demaison (L’Histoire d’un mec), Jacques Gamblin (Le Premier jour...) et Albert Dupontel (Deux jours à tuer).
Enfin, malgré ses 20 millions d’entrées, Bienvenue chez les Ch’tis n’a pas recueilli les suffrages des 3 400 professionnels de l’Académie. Le film de Danny Boon ne peut espérer que le César du meilleur scénario original.

(Thomas Sotinel, Le Monde, 25 janvier 2009)