Imago (jour de folie)

« Paul, un instant mû par une sorte d’attraction suicidaire, a un accident de voiture.
De retour à la maison, une grosse cicatrice sur le front, c’est un nouveau Paul que l’on découvre, étrange, apathique, presque antipathique. Rien ne va plus, il semble préoccupé par de nouvelles pensées. Sa femme, ses élèves, sa maîtresse, sa vieille voisine, son chien, plus rien ne l’intéresse. Des visions d’insectes traversent son esprit.

Sa femme entreprend alors une opération de sauvetage, parcours drolatique à la fin duquel Paul se transforme à nouveau.

A l’image de cet insecte mutant trouvé dans le jardin et enfermé dans une boîte en carton, Paul se transforme en un être redevenu sociable mais sans aucun doute plus étrange encore.

C’est un film produit par Paulo Branco, tourné en 35 mm avec une grande économie de moyens. J’ai utilisé de la Kodak 46, de la 74 et un peu de 79 pour les scènes d’extérieur nuit, développées chez LTC. Dans l’ensemble il est assez simplement éclairé, les décors comportant souvent de grandes baies vitrées, le jeu consistait à trouver le bon équilibre entre ce qui se passait dedans et dehors ; mon goût allant pour des extérieurs plutôt assez surexposés et des intérieurs plutôt denses.

Nous voulions ce film lumineux, avec du soleil que l’on n’a pas toujours eu, dans un découpage simple et des plans très cadrés, pas trop serrés de façon à filmer les personnages et les corps dans leur espace de vie. Nous ne voulions pas traquer les visages, mais filmer les personnages avec une certaine distance, la distance de la fable.

Marie voulait des décors ouverts sur l’extérieur, jouer l’intérieur-extérieur, faire exister le monde dans la profondeur de champ.

Notre collaboration s’est articulée autour d’un goût commun pour la simplicité et la sobriété. »