Independencia

Paru le La Lettre AFC n°197 Autres formats

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Film tourné aux Philippines en 15 jours. Nicolas Dixmier, mon chef électro, est resté 10 jours (une semaine de prépa pour le prelight du studio et les 2 premiers jours de tournage pour lancer le film). Tout, à part une journée, est tourné en studio dans un décor de forêt d’à peu près 10 mètres sur 10, et dans un intérieur de cabane en bois très petit aussi.

Le film se situe au début du 20e siècle au moment où les Philippines sont devenues une colonie américaine. L’idée de Raya Martin le réalisateur était de filmer en noir et blanc de façon assez frontale souvent sur fond de toile peinte à la façon des photos de l’époque.
J’ai donc tourné en Fuji 500 avec des Zeiss standard, le noir et blanc a été fait à l’étalonnage ensuite. J’ai tout tourné en vitesse variable avec de très légères et permanentes fluctuations et avec pas mal de filtres pour obtenir cet aspect " vieux films ".

Nous avons fait un gros prelight pour préparer tous les effets, jour, nuit, soleil, temps gris, tempête, etc…
Mon équipe était entièrement philippine, assez grosse équipe en fait surtout en électricité, la déco assez nombreuse aussi changeait presque à chaque plan l’organisation des arbres de la forêt. Il y a de très belles séquences, notamment les scènes de tempêtes de nuit avec pluie, vent, éclairs.

Nous faisions évidemment de très grosses journées mais c’est apparemment un temps de tournage (15 jours) tout à fait habituel là-bas. Une seule séquence est tournée en extérieur jour, caméra à l’épaule façon documentaire, une sorte d’intermède style actualité de l’époque, au milieu du film. Je n’ai pas pu faire l’étalonnage, étant en tournage à ce moment-là, mais le résultat est très bien, mis à part des mouvements rajoutés, sorte de tremblements censés, je pense, simuler un manque de fixité des caméras de cette époque. Un film très expérimental dans sa conception, une expérience artistiquement passionnante…

Le film était en sélection Un Certain Regard à Cannes cette année.

Tout le matériel, le labo, la pellicule, l’étalonnage… tout est philippin, juste une coproduction française, et quelques financements.