Into the Wild

En pleine nature
Chris MacEndless est un jeune homme de 23 ans qui, après de brillantes études, décide de quitter sa famille et la vie sociale, à la recherche de valeurs pures, à la recherche de l’humain… Ce film est inspiré d’une histoire vraie.

Huit états américains différents. Quatre fois l’Alaska (hiver, fonte des neiges, été, retour de l’automne…). Le Mexique… Une quarantaine de lieux de tournage. Les déserts d’Arizona, du Nevada, de Californie du sud… Les champs de blé immenses du Sud Dakota… L’Oregon, l’état de Washington – l’un des plus vastes et sauvages sur la côte nord-ouest, la Géorgie…
Sean Penn m’a contacté parce qu’il aimait Carnets de voyages, et qu’il pensait qu’un " cinematographer " non américain serait plus souple et mieux à même de se sortir d’un plan de travail très complexe, toujours en mouvement, sans les moyens hollywoodiens… Mais il connaissait aussi Intimité (Chéreau) et PolaX (Carax). Cela a son importance, car son ambition pour ce film était de filmer l’infiniment grand, l’immensité des paysages, et en même temps être très proche et très intime de Chris MacEndless, sentir son souffle, la peur, la joie, le froid, la chaleur...

Le maître mot était la souplesse (" flexibility ") pour le tournage, celle-la même qui nous vient de la Nouvelle Vague et du cinéma américain des années 1970. On pouvait passer d’une équipe de 120 personnes à une équipe de 6 personnes. Normalement, ce genre de film se tourne avec une seconde équipe importante, celle qui va filmer les saisons, les animaux, les prises de vue aériennes… Mais l’enjeu pour nous a été de faire un film entier de seconde équipe et de rendre les prises de vues principales (avec acteurs) cohérentes avec les autres. Improvisation, pas de répétition, être toujours sur le fil. Cela impose de tourner à 2 ou 3 caméras. J’étais le cadreur de la principale, comme toujours. C’est indispensable pour comprendre intuitivement le film qui se tourne, prendre rapidement les décisions et surtout être prêt à s’adapter à tout " accident " que le système provoque. Ce film n’est pas un documentaire, c’est un film de fiction avant tout. C’est pourquoi Sean Penn tenait tellement à l’utilisation des grues, des ralentis, des zooms, des téléobjectifs. Et comme il est américain, il est sans complexe pour leur utilisation. Il fallait toujours se situer entre hyper réalisme et une histoire que l’on raconte…

  • Lire également un entretien accordé par Eric à Didier Péron pour le quotidien Libération.
  • Lire aussi un article de Jean-Michel Frodon et des propos recueillis par ce dernier parus dans les Cahiers du cinéma n° 630 de janvier 2008.

Technique

Pellicules : Fujifilm Eterna D250, T400, T500
Caméras : Aaton (merci, cher Jean-Pierre Beauviala, pour ton aide essentielle !), Arricam Light, Arri 435 ES (Super 35 mm – format 1:2,35 – 3 perfos)
Optiques : Ultra-Prime, zooms Angénieux Optimo et Canon