Je suis un assassin

de Thomas Vincent, photographié par Dominique Bouilleret
Dominique Bouilleret
Dominique Bouilleret

Thomas est un garçon très exigeant pour tout, mon souvenir de tournage à Dunkerque n’était pas érodé.
Alors nous avons mis en route des essais, puis les repérages dans le sud et à Paris nous ont accaparés, bref nous avons remis en route une machine qu’il lui tardait de lancer.

Le film a été fabriqué en deux temps, sur deux périodes.

Le Sud, en juin juillet 2003, chaud et ardent qui convient parfaitement aux envies esthétiques de Thomas, puis après un arrêt, la seconde partie à Paris en septembre octobre. Là encore, une saison plus automnale sert d’exhausteur à une différence de climat et d’ambiance.

Pour les séquences de soleil, nous voulions des hautes lumières très fortes, très blanches et nos comparatifs nous ont confortés dans le choix des plus anciennes émulsions, les " vintage ", disponibles de Kodak.
Leur contraste nous a aussi guidés pour les séquences plus parisiennes.

Pour ce qui est du découpage, Thomas voulait des recadrages invisibles afin d’être toujours dans les cadres souhaités sans mettre en œuvre une trop grosse demande en machinerie. Donc zoom chaque fois que cela était nécessaire. Les trois VarioPrime Zeiss ont donc été nos focales de prédilections. Seuls les plans au steadicam ont été tournés avec une très classique série GO Zeiss, toujours le coté " vintage ", la fameuse boîte de 4 objectifs.

Petite entorse au " réalisme " obligatoire, nous avons filmé les séquences de l’appartement " Ben & Suzy ", nos héros marseillais, dans des locaux parisiens, une ancienne cartonnerie rue St Maur que Michel Barthélemy a magnifiquement " localisé " en loft et cour de Marseille.

Nos aller-retours scénariques nous ont valu des équipes morcelées, un volume PACA cinq volume IDF, certains faisant le voyage, d’autres non.

Deux complices de " Karnaval ", Philippe Larue pour la mise en scène, et Patrick Allombert pour l’image ont été en charge de la deuxième équipe qui les a baladés sur les voies grandes vitesses de TGV, et sur nos traces, plus lentes, pour compléter quelques séquences.

Philippe Depardieu m’a secondé pour la photo en tant que chef électricien, Michel Venot à Marseille et Guy Plasson à Paris furent les chefs machiniste. Lylo le pointeur a régenté la caméra.

Au laboratoire LTC, j’ai rencontré Christophe Lucotte à l’étalonnage qui oeuvre sous l’œil toujours attentif de Thomas à la sortie de nos copies en vue des projections cannoises.

Voilà, il est très difficile d’être succinct à propos d’un film et a fortiori d’un tournage. Nous verrons si lors de la projection AFC nos bonnes résolutions tiendront, je parle de celles qui tournent autour de la communication entre nous, à suivre donc... »