Je vous souhaite d’être follement aimée

Je vous souhaite d’être follement aimée est le deuxième film d’Ounie Leconte après Une vie toute neuve qui avait été tourné en Corée du Sud. Revenant de cette aventure, Ounie, elle-même originaire de Corée, m’a dit avoir en quelque sorte perdu le langage et ne l’avoir retrouvé qu’en se lançant dans l’écriture de ce deuxième film.

En lisant le scénario de Je vous souhaite, il m’a semblé voir un portrait de la France, d’une ville, une histoire dans cette ville, vue d’ailleurs, sans doute du territoire de la fiction mais également vue d’une autre culture. Ce que nous refusons de voir la plupart du temps et qui devient central en période d’élections, par exemple.
Nous avons tourné de fin mai à fin juillet 2014, à Dunkerque. Cette ville a été, après Ounie, mon deuxième coup de foudre. D’abord, c’est un port mais c’est aussi une ville de forte immigration où la désertion industrielle laisse des territoires immenses entre deux eaux. Une ville presque habituée à la destruction (celle de la guerre, entre autres) et qui se reconstruit vaille que vaille comme Elisa, le personnage principal de Je vous souhaite d’être follement aimée.

Ce fut un tournage annexe 3 particulièrement harmonieux. J’avais demandé à Laurent Lavollée et Ounie de me confier la direction artistique du film afin que les décisions visuelles, évidemment prises d’un commun accord, aillent dans le même sens. La vraie entente entre les propositions d’image, la décoration et les costumes en font un film dont le budget n’est plus la seule identité. Tout est démultiplié.
Martin Roux, Arthur Schwarz et moi avons choisi de reprendre la Sony F55 4K Raw comme sur A 14 ans mais cette fois avec des objectifs Kowa, dont la douceur créent un contrepoint à la dureté des situations dramatiques, et un zoom 25-250 mm. Nous avons filtré en continu avec différentes intensités de Glimmer. Nous prévisualisions en Rec 709 et protégions parfois les noirs par le réglage des métadonnées de sensibilités à 640 ISO.

Laurent Kleindienst nous a permis, à Thibault de Saint André (délégué à mes côtés par Stéphane Bourgoin) et moi, de jouer des Alpha 9 et 4 de K 5600 qui sont de magnifiques sources. La Pee-Wee de Jérémy Stone a dansé quotidiennement. Reginald Gallienne, chez Technicolor, interprétait chaque jour nos images avec justesse.

Sur la feuille de service du premier jour, cette phrase du Temps scellé, de Tarkovski, était écrite : « On peut déplacer des montagnes si les gens qui œuvrent ensemble à la réalisation d’une idée – au-delà de leur différence de caractère, de tempérament et d’âge – deviennent un peu comme une famille, portés par la passion qu’ils ont en commun. Si une atmosphère authentique de création se développe au sein d’une telle communauté, la question de savoir qui est à l’origine de telle ou telle idée, qui a pensé à tel gros plan ou à tel effet de lumière génial, ou à filmer un objet avec tel angle particulièrement avantageux, devient totalement accessoire et déplacée. Par conséquent il est absolument impossible de parler du rôle prédominant du directeur de la photo, du réalisateur, du décorateur… La scène filmée devient tout simplement organique, ce qui signifie que toute ambition et toute vanité disparaissent. »

Dans le portfolio ci-dessous, quelques images "références, photos de repérages et de répétitions" issues du dossier artistique du film

Équipe

Image : Martin Roux, Arthur Schwarz, Antoine Vallet
Lumière : Thibault de Saint André, Charlie Maupain
Machinerie : Jérémy Stone
Décors : Sébastien Danos et son équipe
Costumes : Elfie Carlier et son équipe
Maquillage – coiffure : Ferouz Zaafour
Etalonnage : Réginald Gallienne
Direction de production : Karim Canama et son équipe

Technique

Matériel caméra : TSF Caméra (Sony F55 en Raw, série Kowa Prominar sphérique et zoom Angénieux 25-250 HR)
Machinerie : TSF Grip
Lumière : TSF Lumière
Laboratoire : Technicolor