Jean Rouch par Jimmy Glasberg

Vendredi 20 février 2004.

par Jimmy Glasberg La Lettre AFC n°130

Assis dans le TGV qui me conduit vers Avignon, je lis \" Libé \" qui rend hommage à un de nos Ciné-Père : Jean Rouch.
Il vient de nous quitter victime d’un accident de la route sur le sol de sa chère Afrique...
Je l’avais croisé plusieurs fois au cours de projections de ses films qu’il présentait toujours avec simplicité et générosité.
Pour des filmeurs de ma génération, ce grand cinéaste documentariste ethnologue est une référence incontournable. Père du cinéma direct, du cinéma vérité où plutôt de la vérité du cinéma ; il a été un des promoteurs du plan séquence.
Je me souviens de celui qu’Etienne Becker avait fait pour lui dans \" Gare du Nord \" un sketch du film \" Paris vu par... \" Exceptionnel !
Cette philosophie du plan séquence et du son direct caméra à la main que j’ai ensuite pratiquée pendant des années, Jean Rouch en a été le pionnier. Il nous a ouvert la voie de cette façon de filmer pour aller vers l’autre, pour établir une communication authentique au travers de l’objectif.
Merci de cette générosité dans l’acte de filmer.
Je dois maintenant lancer quand même un coup de gueule !
Je me suis laissé entraîner à regarder la cérémonie des César. J’ai été choqué que cette académie du cinéma Français n’aie pas daigné dire un mot au sujet de la disparition de Monsieur Jean Rouch.
Peut-être n’était-il pas assez académique !!!