Kodak finalise ses accords avec les majors d’Hollywood

Non, le film n’est pas mort !

La Lettre AFC n°251

Kodak a annoncé le 4 février avoir finalisé des accords avec les six Majors d’Hollywood concernant la fourniture de pellicule film. Les studios continueront à utiliser la pellicule pour les tournages de longs métrages et de télévision.

« La pellicule fait partie intégrante de notre culture. », indique Jeff Clarke, directeur général de Kodak. « Avec le soutien des studios, nous allons pouvoir continuer à fabriquer du film, dont la richesse incomparable et la texture unique permettent aux réalisateurs de raconter leurs histoires et exposer leur art. »

Kodak a organisé des débats avec des réalisateurs importants, les studios, des artistes indépendants, des sociétés de production et des professionnels de l’industrie du film, afin de permettre à la pellicule de perdurer comme support majeur de production. En juillet dernier, les studios avaient fait connaître leur intention de jouer un rôle clé dans ce processus.

Avant même les accords, plusieurs films remarquables avaient été tournés en pellicule : Boyhood (nominé aux Oscars), The Grand Budapest Hotel, Imitation Game, Interstellar, Foxcatcher, Into the woods (Promenons-nous dans les bois), Leviathan, Inherent Vice et Le Juge. De plus, certains des films les plus attendus en 2015 sont tournés en pellicule Kodak, tels que Star Wars, Episode VII – Le Réveil de la force, Mission impossible 5, Batman contre Superman, Jurassic World, Ant-man, Cendrillon, Entourage et Trainwreck.

Les accords annoncés permettent à Kodak de continuer à fabriquer du film et de rester le premier fournisseur de négative, de pellicule intermédiaire de postproduction, de film de tirage et d’archivage.

« Nous avons demandé à des réalisateurs ce qui rendait pertinent l’usage de la pellicule sur un projet. », indique Andrew Evenski, Président du pôle long métrage et publicité de Kodak. « La profondeur exceptionnelle, son grain caractéristique, ont-ils répondu. Mais, plus que tout, la réponse a été " l’histoire ", ils ont besoin de la pellicule pour raconter leurs histoires de la façon dont ils les voient. Ils expriment ce désir qu’elle continue à exister comme élément fondamental de leur grammaire visuelle. Permettre aux artistes d’utiliser la pellicule les aidera à créer ces moments qui font l’histoire du cinéma. Les accords signés aujourd’hui constituent un témoignage fort de la puissance du film et de la vision créative des artistes qui l’écrivent. »

Pour Indiewire.com, c’est la pression exercée par Martin Scorsese, Christopher Nolan, Quentin Tarentino, J. J. Abrams et Judd Apatow qui a fait la différence.

L’été dernier, les réalisateurs hollywoodiens avaient exhorté les studios à apporter leur soutien à Kodak.

Judd Apatow avait déclaré au Wall Street Journal cet été que le film comme le numérique « constituent des choix possibles, mais ce serait une tragédie si d’un seul coup les réalisateurs n’avaient plus la possibilité de tourner en pellicule.  » Apatow tourne son prochain film, Trainwreck, en pellicule : « Il y a quelque chose de magique dans le grain et la qualité de la couleur que l’on obtient avec le film. »

Avec la montée en puissance des nouvelles technologies, et l’équipement des salles en numérique, les ventes de pellicule Kodak ont chuté de 96 % en 10 ans.

Sources : Kodak, Indiewire.com

(Traduit de l’américain par Laurent Andrieux)