L’Etat rejette le projet de studio américain à Toulouse

La Lettre AFC n°227

Le Monde, jeudi 6 décembre 2012
L’Etat a rejeté mardi 4 décembre le projet d’un petit entrepreneur local de créer, avec un grand nom du cinéma américain, les plus vastes studios de France sur une ancienne base aérienne militaire près de Toulouse.

Le dossier présenté par Bruno Granja avec le soutien des studios américains Raleigh « ne répond pas à certains critères essentiels » du cahier des charges de l’appel d’offres lancé par l’Etat pour 25 hectares de la base de Francazal, désaffectée depuis 2010, a indiqué la préfecture de la Haute-Garonne dans un communiqué.
M. Granja rêve depuis des mois de fonder à Francazal les plus grands studios de France avec le concours de Raleigh, qui revendique le rang de premier exploitant de studios de cinéma indépendants aux Etats-Unis et qui prépare là-bas le tournage des suites 2 et 3 d’Avatar. Son projet de " Hollywood-sur-Garonne " aurait créé 5 000 emplois directs selon M. Granja.

De nombreux sceptiques face au projet
Mais la préfecture a rendu un verdict sans concession sur le dossier soumis par M. Granja avec l’appui de Raleigh. Le prix proposé est « notablement inférieur » à l’estimation faite des 25 hectares par les services de l’Etat pour la préfecture. La proposition Granja-Raleigh est assortie « de certaines conditions suspensives qui n’étaient pas prévues au cahier des charges. La structure qui se porte acquéreur n’a pas la taille financière compatible avec l’ampleur du projet, et aucun engagement ferme de partenariat n’est apporté ». Sur cette question de la fermeté de l’engagement de Raleigh, la préfecture renvoie à l’interrogation majeure des sceptiques devant ce projet.
Thierry de Segonzac, président de la Fédération des industries du cinéma (Ficam), avait notamment parlé de projet « saugrenu ». Les détracteurs invoquaient la sous-occupation des plateaux de tournage français, auxquels sont encore venus s’ajouter en septembre ceux de la Cité du cinéma ouverte par Luc Besson dans la Seine-Saint-Denis. La vente des 25 hectares fera l’objet d’un nouvel appel à la concurrence, a déclaré la préfecture.

(Le Monde, jeudi 6 décembre 2012)