L’éditorial de la Lettre d’octobre 2016

Par Nathalie Durand, coprésidente de l’AFC

par Nathalie Durand La Lettre AFC n°268

La Machine Cinéma, concoctée à la Cinémathèque française par Laurent Mannoni, nous transporte dans l’histoire du cinéma. L’art qui dépend le plus de la technique, lié à l’industrie. Un art collectif aussi, les cinéastes s’entourant dans la majorité des cas de collaborateurs essentiels dans le processus créatif. Et un art sans cesse en évolution. Les outils toujours nouveaux façonnant de nouvelles écritures.

Le patrimoine cinématographique est gigantesque et l’avènement du numérique, on peut au moins lui reconnaître cela, offre un accès facilité à ce trésor. Le CNC a mis en place un outil d’aide à la sauvegarde d’une grande partie du patrimoine cinématographique français et parmi les dépenses éligibles à ce soutien figure la rémunération d’auteurs, de techniciens consultés lors de la restauration. Combien d’entre nous le sont ?

Bien sûr, la réalisatrice, le réalisateur, reste l’auteur du film mais les qualités de l’image, du son, du montage sont des marqueurs forts d’une œuvre cinématographique. Nous devons amener les productions, les ayants droit, à comprendre que notre regard sur ces travaux délicats du passage d’un support à l’autre est bienveillant et pour le bien de l’œuvre.

L’AFC pourrait initier une concertation entre le CNC, les laboratoires prestataires, des représentants des producteurs et des détenteurs de catalogues propriétaires, pour réglementer le processus de ces restaurations et prévoir la consultation systématique du directeur ou de la directrice de la photographie qui a signé l’image du film, quand cela est possible, et ceci dans l’intérêt commun.