L’éditorial de la Lettre de décembre 2015

Par Nathalie Durand, AFC

par Nathalie Durand La Lettre AFC n°259

« Le cinéma sert à représenter les fractures et les questionnements, à leur donner une forme. » Thomas Bidegain, à propos de son film Les Cowboys
Depuis que l’homme existe la culture a toujours été le ciment de la civilisation.
Depuis ce sinistre vendredi 13 novembre, règne un climat étrange à Paris. Bien sûr, il y a plus de police, plus d’armée, plus de kalachnikov mais plus de convivialité aussi. Comme si nous, témoins proches de ces attentats recherchions dans l’échange, même le plus ténu, ce besoin d’humanité qui a été attaqué.

Du monde entier, des témoignages de sympathie sont parvenus à l’association, des messages de solidarité des associations de directeurs photo qui nous disent combien les attentats de Paris les ont touchés. Ce mode de vie "à la française", le goût pour les arts et la fête étaient visés dans ces attentats et on mesure aujourd’hui l’aura de notre culture à travers le monde.

Que deviennent nos valeurs face à la menace terroriste ?

Timbuktu, d’Abderrahmane Sissako, et tout particulièrement la scène du match de foot sans ballon, reste pour moi une belle métaphore cinématographique. La vitalité et la ténacité de ces garçons qui malgré l’interdiction de prendre plaisir à faire du sport s’offrent ce match sans ballon, témoignent de notre pouvoir de résistance, de notre besoin de partager.

Passé le choc émotionnel, bataillons pour que la culture et notamment le cinéma pour lequel nous œuvrons soit une réponse à ces tentatives déstabilisantes.
L’invitation à nos confrères iraniens de l’IRSC pour la carte blanche du Micro Salon 2016 prend toute sa valeur. L’AFC confirme par ce geste sa curiosité pour l’autre, sa volonté d’aller de l’avant et de mener à bien sa mission d’ouverture au monde.