L’éditorial de la Lettre du CNC n° 108 - octobre 2013

Par Frédérique Bredin, présidente du CNC
Après une négociation intense, un avenant à la convention collective du cinéma a été signé avec un très large accord. C’est un moment historique : enfin, le secteur cinématographique dispose d’une convention qui couvre l’ensemble des salariés, tout en préservant la diversité de la production, et notamment les films les plus fragiles.

C’est une grande avancée et une victoire pour toute la profession. En signant ce texte, le secteur a su démontrer sa capacité à réagir et à avancer avec de nouvelles règles qu’il s’est collectivement données. Cet accord ouvre enfin la voie au rassemblement de toutes les branches du cinéma.
Je m’en réjouis profondément.

Nous aurons besoin de l’union de toutes nos forces pour faire face aux défis qui se présentent à nous : les termes de la future " Communication cinéma " portée par la Commission européenne, l’évolution de la chronologie des médias et des modes de financement des aides publiques, le développement d’une offre légale riche et diversifiée sur Internet. Face à ces enjeux, ma détermination à préserver le terreau fertile qu’est la France pour le cinéma et l’audiovisuel est totale. Comme les secteurs qu’il soutient, le CNC est au croisement de l’art et l’industrie.
En ces temps de difficultés économiques, il est bon de rappeler que ces deux dimensions sont indissociables : la vitalité et le dynamisme du cinéma et de l’audiovisuel français en font aussi des filières créatrices de valeurs. L’étude que vient de réaliser le cabinet BIPE à la demande du CNC sur l’impact social et économique des secteurs que nous aidons révèle que ces secteurs sont fortement producteurs de richesse et d’emplois. Cette étude répond aussi à une exigence de transparence à laquelle je tiens, et s’inscrit dans une démarche d’évaluation de nos actions, demandée par la Cour des comptes.

En mesurant les effets de levier, l’étude démontre ainsi qu’en 2012, la valeur ajoutée des secteurs du cinéma, de la production audiovisuelle, de la vidéo et du jeu vidéo représentent 16,2 milliards d’euros en valeur ajoutée directe, indirecte et induite – soit 0,8 % du PIB français – et plus de 340 000 emplois – soit 1,3 % de l’emploi en France !
Pour 1 euro payé par le CNC, ce sont 21 euros qui sont générés en valeur ajoutée directe et indirecte dans l’économie française. En tout, les secteurs soutenus par le CNC ont une valeur ajoutée équivalente à celle de l’industrie automobile, avec 8,5 milliards d’euros de valeur ajoutée directe (contre 8,6 milliards d’euros pour l’industrie automobile selon l’INSEE).
Ces résultats font que nous avons tout lieu de nous réjouir : les politiques du CNC ont fait leurs preuves, d’un point de vue créatif, mais elles sont également essentielles d’un point de vue économique et social. Et ce, avec un modèle pleinement autofinancé, grâce au fonds de soutien. Cela montre à quel point soutenir la création est pertinent, et qu’une politique publique volontaire est une source indispensable de dynamisme pour les territoires.

Sources www.cnc.fr