La Balade des éléphants

Elephant Tales
C’est à Pierre Aïm que je dois d’avoir été engagé sur ce film d’un réalisateur australien, tourné en Afrique du Sud. En effet, pour des raisons personnelles, il n’était plus disponible pour les dates de tournage et il m’a proposé, en compagnie du coproducteur français Georges Campana, de prendre le relais.

Il s’agit d’une histoire d’animaux, plutôt destinée au jeune public. Deux jeunes éléphants perdent leurs parents, tués par des braconniers, et se mettent en route pour trouver un nouveau foyer. Chemin faisant, ils rencontrent d’autres jeunes animaux, girafe, chimpanzé, lionceau, qui partagent leur petite odyssée.
Nous avons tourné ce film avec une caméra Sony 900 et principalement un zoom Canon 20x8,5, qui s’est révélé l’objectif idéal pour travailler avec des animaux, dont la tendance naturelle va à l’improvisation plutôt qu’au respect du scénario... J’ai disposé de deux zooms " grand angle ", mais ils posaient des problèmes de " white shading ", que nous n’avons pas réussi à résoudre, même chez un prestataire très bien équipé à Johannesburg, chez lequel nous avons réglé la caméra en compagnie d’un technicien anglais extrêmement compétent.

Mario Andreacchio, réalisateur de " La Balade des éléphants " - Photo Jean-Jacques Bouhon
Mario Andreacchio, réalisateur de " La Balade des éléphants "
Photo Jean-Jacques Bouhon

Mario Andreacchio a l’habitude des animaux et sait, heureusement, changer son fusil d’épaule lorsque les circonstances ne veulent décidément pas coopérer avec un découpage idéal et un plan de travail parfois " rock and rollesque ". Il était épaulé par une excellente équipe de dresseurs dirigée par Jim Stockley. La décoratrice, Prisque Salvi, a su réaliser l’impossible avec des bouts de ficelle en deux temps trois mouvements ; elle était ma seule compatriote sur le tournage.
Les scènes prévues demandaient d’assez nombreux trucages car les stars du film n’acceptaient souvent pas de figurer ensemble dans l’image : Natty, la girafe, et Chan, le chimpanzé, étaient les plus capricieux, sans parler du lionceau, né pendant la préparation et dont le dressage avait manqué singulièrement de temps... La HD est bien connue pour ne pas être un support idéal pour les trucages, en particulier les fonds bleus et verts. Aussi, les spécialistes des effets visuels ont-ils apporté d’Australie, tout le matériel pour enregistrer en 4:4:4 directement sur disque et ainsi éviter la trop forte compression de l’enregistrement sur cassette. Cette installation n’était pas de tout repos en pleine brousse...

Ce fut un tournage plutôt agréable, truffé, bien sûr, de petites aventures dues à nos amies les stars. J’étais accompagné d’une excellente équipe sud-africaine et australienne, dont vous trouverez les noms ci-contre. Je recommande, en particulier pour vos tournages en Afrique du Sud Nick, le " gaffer " et Zann, le " key grip ".
Une seule ombre au tableau : l’étalonnage. Il était prévu que je sois présent en Nouvelle-Zélande lors de cette étape. Malheureusement, ce ne fut pas le cas (pour faire court : on ne m’appela pas). Et lorsque j’ai vu une copie chez LTC, tirée d’après inter, j’ai été effondré de voir le manque de continuité dans le simple traitement des raccords et, parfois, la disparité des textures d’une scène à l’autre, toutes choses qui auraient été évitées si j’avais été là, car nous avions été extrêmement vigilants durant le tournage, au point que cela agaçait parfois Mario, qui m’en a remercié par la suite. Encore un - mauvais - exemple à porter au dossier de la Charte de l’image !

Équipe

1er assistant opérateur : Russell Marrett
2e assistant opérateur : Habane Rupert
Gaffer : Nick Rankin
Key grip : Zann Wienand

Technique

Caméra : Sony 900
Optique : zoom Canon 20x8,5 mm