La Femme bourreau

La Femme bourreau, de Jean-Denis Bonan, a été tourné entre début mai et fin juin 1968. J’avais 21 ans. La caméra était une Eclair 16, mais je ne sais plus d’où elle venait. Il y en a peut-être eu plusieurs, puisque je crois me souvenir qu’il y avait parfois alternance entre tournage de La Femme bourreau et tournages de manifs ou occupations d’usines, films militants, en liaison avec les "Etats Généraux du Cinéma".
Sur le tournage de "La Femme bourreau" - Gérard de Battista, allongé sous le lit, caméra à la main, Gilbert Igel, son assistant, allongé au 1<sup class="typo_exposants">er</sup> plan, et Jean-Denis Bonan, debout en arrière-plan - Photo Gilbert Gibdouni
Sur le tournage de "La Femme bourreau"
Gérard de Battista, allongé sous le lit, caméra à la main, Gilbert Igel, son assistant, allongé au 1er plan, et Jean-Denis Bonan, debout en arrière-plan - Photo Gilbert Gibdouni

Le film est en noir et blanc, mais je ne sais plus si c’était du négatif ou de l’inversible, ni dans quel labo c’était développé. Pas de machino, ni d’électro (on devait avoir trois ou quatre floods de 500 W en tout) et je ne sais plus qui était assistant opérateur, ni même s’il y en avait un.
Je suis assez épaté qu’il y ait une sortie maintenant. A l’époque, je ne pouvais évidemment pas signer la photo de ce film, puisque je n’avais pas l’ombre d’un début de la moindre carte professionnelle. Je n’ai pu avoir une dérogation pour faire un court métrage, après m’être fait jeter trois fois par la commission du CNC, que deux ans plus tard, et la carte de directeur de la photo, dix ans plus tard, en 1978.

Le film est un polar légèrement gore et légèrement sexy, fait avec vraiment des "bouts de ficelles". Le bourreau officiel de la République, notre décapiteur diplômé, se travestit nuitamment en femme pour aller violer et assassiner des prostituées dans les rues de Pigalle. Il est traqué et finalement abattu par une séduisante commissaire de police dont il était en fait amoureux.
A noter que devrait être programmé en même temps un court métrage du même réalisateur, dont j’ai également fait l’image, et tourné (en 35 mm) deux ans plus tôt !

Ce court métrage surréaliste, audacieux, insolent, parfois carrément scato, longtemps interdit par la censure, s’appelle Tristesse des anthropophages.
Signe des temps, le CNC vient de contribuer à sa rénovation, tout peut arriver ! Pour moi, tout çà est bien loin, de la poussière, des fantômes, de l’argentique...

Équipe

1er assistant opérateur : Gilbert Igel

Technique

Caméra : Eclair 16