La Fille de son père

Synopsis : Un homme s’invente une paternité secrète pour se venger de sa femme dont il a découvert l’infidélité. Faisant le bien d’une fille qui n’a jamais connu son père, il laisse croire à sa femme qu’il l’a trompée dix-huit ans durant, trouvant là le seul moyen de la reconquérir.

J’ajouterais à ceci une phrase utilisée par Jacques Deschamps en parlant du film :

« Comment faire le bien avec le mal ? »

Plus de trois ans après Méfie-toi de l’eau qui dort, La Fille de son père est le second film de Jacques Deschamps et notre seconde collaboration.

Je dois vous avouer que ce tournage fut un vrai plaisir. Jacques est une personne d’une amabilité extrême, qui connaît chaque poste de travail et sait demander à chacun de se dépasser et d’aller le plus loin possible dans sa démarche. Une bonne préparation et une compétence à tous les postes ont permis au film de se dérouler dans les meilleures conditions malgré un budget très serré.

Les comédiens sont bouillonnants dans un style de mise en scène très sobre loin des modes actuelles.

Pour ce film, Jacques nous avait montré une photo très simple d’une jeune femme assise. L’arrière-plan, les couleurs des vêtements, les matières, la lumière, le contraste lui plaisaient et pendant la préparation, cette image nous est restée.

Jacques est aussi une tête chercheuse et c’est ainsi que nous en sommes venu à parler de la technique du tournage en trois perfos. Il avait eu des discussions avec Jean-Pierre Beauviala à ce propos.

L’idée ne m’a pas vraiment séduit tout de suite, car nos conditions de tournage nécessitaient d’avoir une caméra totalement insonorisée. Mais, en discutant avec Elizabeth Millet d’Alga, nous avons eu la possibilité d’obtenir deux mouvements trois perfos venant des USA pour deux Platinium, dont une était réservée à un steadicam. Restait à convaincre LTC et Didier Dekeyser de se lancer dans l’aventure.

Nous avons concrétisé alors le projet avec l’aide de Jean-Pierre Beauviala, à la fois pour son expérience du trois perfos en tournage et en postproduction. Pour certaines scènes, nous avons utilisé l’indispensable Aaton.

Le format original était en 1,85. Etant de toute manière amené en postproduction à fabriquer un interpositif quatre perfos pour les copies standard, j’ai décidé d’utiliser plutôt le format Super 1,85 (comme le Super 35 mm, on récupère la piste sonore de manière à utiliser une surface de négative plus importante. Ce format peut d’ailleurs se développer avec l’arrivée de la postproduction numérique).

Le déroulement du tournage s’est très bien passé et je dois dire que les 25 % de temps supplémentaires dans les magasins sont très utiles surtout pour le steadicam et à l’épaule. Les magasins de 300 mètres, eux, durent une éternité.

L’utilisation du trois perfos s’est révélée plus compliquée pour la postproduction, mais je vous propose d’en parler de manière plus approfondie dans des entretiens que nous préparons avec Didier Dekeyser et Jean-Pierre Beauviala.

Remerciements très chaleureux à Elisabeth Millet, Panavision-Alga, Didier Dekeyser, LTC , Kodak, mon étalonneur (Fabrice Dequeant qui a beaucoup souffert pour étalonner le négatif trois Perfos) et à toute l’équipe du film.

Si le film vous tente, il sort dans une petite combinaison de six salles à Paris, alors allez vite le voir car cela ne lui laisse guère de chance....

. Caméra à mouvement trois perfos , . .

Équipe

Etalonneur photochimique : Fabrice Dequeant

Technique

Format : Super 1,85 sur 3 perfos
Kodak 5279, 5274, 5246
Panavision Platinium et Aaton 3 perfos
objectifs Primo
Éclairage Multivolts et Softlights
Laboratoire LTC