La production de caméras chez Eclair : la KMT et l’Eclair 16

La Lettre AFC n°242

Dans le cadre de ses rendez-vous mensuels, le Conservatoire des techniques cinématographiques, animé par Laurent Mannoni, propose une nouvelle conférence qui se déroulera en deux parties : y seront présentées, avec projections et présentation d’appareils à l’appui, deux caméras 16 mm mises au point par André Coutant au début des années 1960, l’Eclair 16 d’une part et la KTM, dont elle est le prototype, d’autre part.

1) Aux origines du " cinéma direct " : la caméra prototype " KMT " d’André Coutant, par François Ede
Durant l’été 1960, le réalisateur et chef opérateur canadien Michel Brault est invité par Jean Rouch à venir participer au tournage de Chronique d’un été. Jean Rouch avait demandé à André Coutant, le constructeur du Caméflex, de concevoir un prototype de caméra légère 16mm, permettant de cadrer « à l’épaule » et équipée d’un moteur synchrone pour enregistrer le son direct. Michel Brault participe avec enthousiasme à la mise au point de cette caméra avec le constructeur. Selon ses propres termes : « On inventait la caméra avec les fabricants ».
Par leur inventivité, les promoteurs du cinéma direct allaient inventer un autre cinéma, « mettant sur la même ligne de mire la tête, l’œil et le cœur », selon la belle formule d’Henri Cartier-Bresson.

François Ede est documentariste et directeur de la photographie. En 1995, il restaure Jour de fête, de Jacques Tati, et en 2002, PlayTime. Il est l’auteur de l’ouvrage Jour de fête ou la couleur retrouvée (Cahiers du cinéma, 1994) et, avec Stéphane Goudet, de PlayTime (Cahiers du cinéma, 2002). Il a pris part à la restauration de la version française de Lola Montès menée par la Cinémathèque française.

2) La caméra Éclair 16, par Vincent Sorrel
Les aventures de la conception de la caméra Éclair 16 nous permettent de préciser l’histoire de l’avènement du " cinéma direct ". En effet, cette révolution esthétique ne correspond pas uniquement à des réalités techniques : cette épopée a été " légendée " par les cinéastes eux-mêmes qui ont " poussé " la technique afin de réaliser dans leurs films l’impression de synchronisme, mais surtout de saisie de l’époque. L’esthétique a précédé la technique pour quelques œuvres de cette période du début des années 1960 : des films prototypes pour lesquels le son synchrone était obtenu par des procédés artisanaux, au tournage et au montage.

Vincent Sorrel est maître de conférences associé à l’Université Stendhal de Grenoble. Chercheur associé à la Cinémathèque française, il étudie l’évolution des caméras légères. Il a réalisé des films sur Vittorio De Seta et sur la construction d’une salle de cinéma.

Vendredi 16 mai 2014 à 14h30
Salle Georges Franju
Cinémathèque française
51, rue de Bercy - Paris XIIe

Prochaine conférence
Vendredi 13 juin 2014 à 14H30
" Une histoire du format 70 mm ", par Jean-Pierre Verscheure.