Le cinéaste américain Robert Altman est décédé

La Lettre AFC n°160

Né à Kansas City (Missouri) en 1925 et diplômé de l’académie militaire de Lexington, il termine la seconde guerre mondiale comme copilote de bombardier. Au début des années 1950, il tourne des dizaines d’œuvres pour la télévision, dont des épisodes de séries telles que Bonanza et Alfred Hitchcock présente. Sa carrière au cinéma décolle tardivement, à 45 ans, avec un film au vitriol, M.A.S.H., qui lui vaut la palme d’or à Cannes en 1970.

L’action de cette comédie se déroule dans les hôpitaux militaires américains pendant la guerre de Corée, mais l’allusion au conflit vietnamien, alors en cours, est transparente.

En 1980, Hollywood le chasse. Le cinéaste dénonce "la négation de la culture et le règne des moutons de Panurge". Il s’installe à New York, puis à Paris où il enchaîne pièces filmées et mises en scène d’opéras. Intronisé conscience officieuse du cinéma indépendant américain, et toujours prêt à défendre des causes peu populaires, il sort d’un passage à vide avec The Player en 1992, jeu de massacre antihollywoodien, qui décroche le prix de la mise en scène à Cannes.

Egalement producteur, Robert Altman tourne l’année suivante Short Cuts, Lion d’or au festival de Venise, suivi de Kansas City.

En 2002, son film Gosford Park, intrigue policière tournée en Angleterre, est nommé sept fois aux Oscars, mais n’obtient que la statuette du meilleur scénario.

En mars 2006, il reçoit un Oscar d’honneur pour l’ensemble de son œuvre.