Les Deux mondes

Un petit café au bar du MK2 quai de Seine avec le réalisateur Daniel Cohen en juin 2006 et l’aventure commence. Pour l’image, son projet de film, me dit-il, est un peu du Goût des autres (Agnès Jaoui) et d’Astérix Mission Cléopâtre (Alain Chabat). Un mélange aussi improbable me semblait un beau challenge.

Dans le film il y a bien sûr deux mondes :
Le premier, parisien, contemporain, nécessitait une image élégante certes mais juste, tout en aidant l’histoire à s’approcher d’un conte en marge de la réalité.
Le deuxième étant un curieux mélange entre l’Egypte antique et les Mérovingiens ; Daniel voulait une image de film d’époque qui se serait pris quelques libertés avec les conventions habituelles.
En préparation, je me suis rendu compte de l’univers délirant du film. Les premières maquettes des décors (Dan Weil) et les premières esquisses des costumes (Chattoune) ont mis la barre très haut. Le film a été entièrement " storyboardé " et, même si au tournage on l’a un peu oublié, cela nous a montré quel était ce deuxième monde jusque dans ses détails, des rites religieux aux armes en passant par une langue (le bégaménien) et Trois Soleils et Trois Lunes…

L’étalonnage numérique du film (Isabelle Julien) nous permettant d’avoir un premier monde parisien avec un ersatz d’ENR – traitement argentique (je sais, le vrai ENR chimique sur la copie, c’est plus beau…) – et un deuxième monde très très coloré, nous sommes partis en Afrique du Sud chercher des décors naturels hors du commun et une lumière très belle pour peu qu’on tourne à la bonne heure et là, bon, vous connaissez.
Un désert de sable blanc pour une gigantesque bataille, des grottes immenses, un hôtel " délirant " pour accrocher les " matt-paintings ", une petite scène au Cap de Bonne Espérance, une autre dans une forêt impénétrable (même pour la lumière) et bien sûr les effets spéciaux numériques (Olivier Cauwet pour Buf Cie) donnent vraiment vie à ce deuxième monde.

Evidement, rien ne s’est passé comme prévu, c’est le lot de bien des films, mais je crois que l’on a réussi à tenir le cap pour cette comédie pour le moins atypique, servie par un Benoît Poelvoorde très en forme.

Ma " dream team " habituelle : Océane Lavergne, Maud Lemaîstre, Pascal Pajaud, Gil Fontbonne, Mathieu Caudroy et Patrick Derinter
Les excellents nouveaux venus d’Afrique du Sud : Guy Micheletti, Nick Rankin.

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Technique

Equipements : TSF Caméra, TSF Lumière, TSF Grip
Caméras Arricam ST et LT, objectifs Cooke S4 et zooms Optimo Angénieux
Pellicules : Kodak 5201, 5205, 5217, 5229, 5218
Laboratoires : Eclair
Étalonnage numérique et photochimique : Isabelle Julien sur Luster, assistée de Marine Lepoutre