Les Sentiments

« Melvil Poupaud et Isabelle Carré emménagent en face de la maison de Jean-Pierre Bacri et Nathalie Baye... La rencontre de ces deux couples commence dans la légèreté et la joie pour se transformer progressivement en drame(...)

Noémie voulait beaucoup de couleurs et d’éclat pour ce film et je pense que les décors et les costumes y ont contribué autant que la lumière.
L’enjeu visuel principal devenait donc pour moi la mise en place de ce vis-à-vis, véritable colonne vertébrale de la scénographie de cette histoire.
Je souhaitais exploiter le plus possible les découvertes et donc, dans les scènes de jour, ne pas trop les surexposer pour qu’elles restent lisibles et présentes.
La difficulté était de contrôler et d’équilibrer les niveaux entre l’extérieur et l’intérieur, en plein été et dans un décor naturel, bas de plafond et plein de réflexions...

J’ai dû jongler avec tous les outils possibles, grands cadres de tulle et densités neutres sur les fenêtres, changement de diaph et variation des niveaux de lumière pendant les plans (notamment pour les passages de l’extérieur à l’intérieur) pour résoudre au cas par cas toutes sortes de configurations en empiétant le moins possible sur le temps nécessaire à Noémie pour diriger parfaitement ses acteurs.

Pour les scènes de nuit, le problème se limitait à réussir à éclairer Nathalie Baye dans ses longues déambulations à travers la maison en évitant toutes les réflexions dans les nombreuses vitres et les quelques miroirs, ce qui nécessitait souvent la collaboration d’électriciens \" contorsionnistes \", armés d’une lampe au bout d’une perche...

J’ai utilisé les Kodak Vision 250D 5246 et Vision 500T 5279, et tourné avec une caméra Panavision (zoom et série Primo) au format 1,85 : 1 avec un étalonnage traditionnel chez Eclair. »