Loup

Décor en Sibérie orientale, premier film de fiction du réalisateur, nombreuses scènes animalières avec loups et rennes, Loup était sur le papier un projet assez gonflé.

Pari relevé d’abord par la régie et l’intendance pour qui le premier travail fut de créer ex nihilo un camp de vie pour 70 personnes au milieu d’une vallée glaciaire désolée et à plus de 600 km de piste glacée (dite des " ossements ", celle qui conduit à travers la plaine de la Kolyma vers quelques Goulags) de la première ville (Lakustk, déjà à 24 heures d’avion de Paris).
Une vingtaine d’" Algéco " à la russe on été construits, une salle de restaurant, une cuisine centrale (avec congélateur gratuit à l’extérieur !), deux salles caméra, deux " banias " (saunas salle de bains collectifs), une " louverie ", une salle des générateurs, un garage/station-service à motos neige, un bar de nuit etc, et… des tinettes en plein air (par ces températures, rassurez-vous, aucune odeur nauséabonde !).

L’autre pari fut le tournage en 35 mm par des températures avoisinant les - 50 °C. Couvertures chauffantes alimentées par petits groupes individuels pour chacune de nos deux caméras (par ailleurs, lire le topo de Nour), équipements personnels lourds et malcommodes (super parkas, gants trois couches, masques néoprène, chaussures très grands froids), transports moto neigeux ou par 4x4 locaux " UAZ " conduits par des locaux " à la russe " (c’est-à-dire avec mélange essence–vodka générateur d’embardées neigeuses) tout ceci rendant le tournage aventureux, mais laborieux et très ralenti.

Tournage pas à pas aussi avec 12 loups " de cinéma " importés du Canada, pour lesquels, à chaque plan, il faut construire des enclos électriques invisibles. Tournage pas facilité non plus par un acteur particulièrement rebelle : un troupeau de 2 000 rennes géré par nos amis Evènes, autochtones nomades éleveurs de rennes que nos horaires de travailleurs occidentaux laissaient assez indifférents...
Mais Nicolas Vanier est un habitué de ces latitudes qu’il chérit plus que tout, et son énergie, sa patience et son endurance ont été contagieuses durant les 9 semaines d’hiver et les 4 semaines d’été (cette fois surchauffées, + 30 °C, et envahies de moustiques – je ne recommande pas la Yacoutie du nord comme lieu de villégiature !) qu’a duré le tournage.

Petit hommage aussi aux comédiens qui, souvent moins bien équipés que l’équipe, ont enduré la froidure et, plus tard, les moustiques yacoutes sans renâcler.
Merci à Pierre Michaut, maire de " Michaugrad ", notre ravissant camp de base impeccablement géré, et à Philippe Gautier, directeur de production absolument tout terrain.

Equipe image
Assistants caméra : Stéphane Paillard, Nouredine Amroun, Thomas Lerebour, Malek Krimed, Piotr Stadniki, Marie Deshayes, Aurélien Dubois
Chefs machinistes : Sylvain Bardoux et Vincent Blasco, secondés par l’infatigable Benjamin Vial.
Chef électricien : Pascal Doyen (matériel préparé à Moscou par Patrick Rebatel).

Liste lumière très réduite pour pas ou peu d’éclairage sauf pour quelques décors tente et cabane pour lesquels j’ai utilisé un Ruby Seven Arri (seule " grosse source " voulant bien fonctionner à l’extérieur des décors à - 50 °C), et à l’intérieur, Parabeam et Barfly Kino Flo et " Linestras " et Totalights Lowell sur " flicker boxes " pour quelques effets bougies de nuit.

Portfolio

Technique

Matériel caméra : Panavision Cinécam (Fred Lombardo à qui nous devons une reconnaissance éternelle et glacée...)
Pellicules : Kodak 5201 (50D), 5205 (250D), 5218 (500T), 5219 (500T)
Matériel lumière : Ciné Lumières de Paris