Mettons les paillettes de côté

Cannes 2005 vu par Laurent Dailland

Cette année, j’ai répondu à l’invitation de Fuji et je me trouvais là sans film, sans tournage, sans stress et pas vraiment festivalier... On rencontre beaucoup de monde, on apprend quelques mauvaises nouvelles, on croise des collègues et aussi des connaissances ; les badges d’accréditation vous évitent de commettre des impairs... sur les noms et prénoms... On passe aussi devant la gigantesque affiche d’un film en projet pour lequel on vous avait vaguement pressenti, soi-disant petit budget petit salaire... Bref on est au cœur du cinéma ! Et en plus la CST et Fuji vous mettent à l’honneur au cours d’un cocktail...
Evidemment il faut parler dans le micro, ne pas oublier de dire les choses importantes et on ne les dit pas ! Le soir, on voit la projection d’un petit bijou cinématographique (le film de Jim Jarmush) mais, on n’est pas le jury et, en deux jours, on ne peut pas voir tous les films... Donc merci à Fuji pour son invitation et j’essaierai de retourner à Cannes plus longtemps une autre fois (peut-être enfin pour un film sélectionné...)

L'équipe Fujifilm au Rendez-vous de la CST : Jean-Pierre Smadja, Annick Mullatier, Christophe Zimmerlin et Pierre Poittevin
L’équipe Fujifilm au Rendez-vous de la CST : Jean-Pierre Smadja, Annick Mullatier, Christophe Zimmerlin et Pierre Poittevin

Je mets maintenant les paillettes de côté. A Cannes, on peut aussi observer la profession... J’ai croisé Natasza Chroscicki de Technovision, avec dans son sillage la direction de Panavision... J’ai appris des nouvelles importantes voire inquiétantes sur les laboratoires et autres industries techniques...

J’ai trouvé très rassurant d’être invité à Cannes par Fuji (Gérald Fiévet, Jean-Pierre Smadja, Annick Mullatier, Christophe Zimmerlin) et de déjeuner avec Kodak (Monique Koudrine, Nicolas Bérard, David Seguin). J’ai eu le sentiment de côtoyer des gens qui comprennent que nous avons besoin de la concurrence et que l’éventail des produits nous permet une vraie évolution artistique, loin des batailles financières... Existerait-il une éthique de la pellicule ?

Lors du cocktail de la CST, j’ai ressenti une alarme, ou une alerte quand on parle nouvelles technologies... Il faut ne pas créer de chapelles sur de mauvaises bases.
Pierre-William Glenn a rappelé que la CST était là aussi pour " mesurer " et éviter les faux discours rabâchés aux créateurs (metteurs en scène, directeurs de la photo, chefs décorateurs, etc.). Nous savons tous, et peut-être les fabricants de pellicule les premiers, que le XXIe siècle se conjugue en numérique, mais actuellement le choix d’un support de tournage doit se faire pour les seules bonnes raisons : les raisons artistiques de mise en scène ou d’image.

Pour un prochain film, j’envisage de tourner certaines scènes d’extérieur-nuit en numérique et en Scope, mais je testerai la chaîne jusqu’au bout, jusqu’à l’internégatif ; puisque je travaille toujours pour les spectateurs des salles de cinéma.

Le mot " capter " ne me fait pas vraiment rêver, j’espère qu’on gardera toujours le mot " filmer ".