Michael Ballhaus, ASC, à la Cinémathèque française, impressions

par Lubomir Bakchev, Céline Bozon, Denys Clerval (tous 3 AFC) et Isabelle Scala
Lubomir Bakchev et Céline Bozon se sont joints à Caroline Champetier, Eric Gautier, Willy Kurant et Philippe Van Leeuw, pour former un groupe de directeurs de la photographie de l’AFC qui ont planché sur la préparation de l’intervention au cours de laquelle Michael Ballhaus, ASC, à l’invitation de la Cinémathèque française, a fait part au public de son " expérience cinéma ".
Le veille de cette réunion, tous ensemble se sont entretenus avec lui, et ses propos feront l’objet d’un article à paraitre dans le n° 4 de la revue Lumières, les Cahiers de l’AFC.
Voici leurs premières impressions, suivies de celles de Denys Clerval, AFC et d’Isabelle Scala.
Michael Ballhaus pendant l'"Expérience cinéma" à la Cinémathèque - Olivier Assayas, Eric Gautier, Michael Ballhaus, Pierre Hodgson et Serge Toubiana<br class='manualbr' />Photo Lubomir Bakchev
Michael Ballhaus pendant l’"Expérience cinéma" à la Cinémathèque
Olivier Assayas, Eric Gautier, Michael Ballhaus, Pierre Hodgson et Serge Toubiana
Photo Lubomir Bakchev
  • Deux heures pour évoquer toute une vie dense et passionnante de directeur de la photo, Michael Ballhaus à la Cinémathèque française.
    Un enseignement riche sur notre métier en Europe, puis aux USA. Un parcours hors du commun habité depuis le début par un intérêt fort pour le jeu des comédiens et la mise en scène, où le mouvement et la couleur, peu importe le budget, font partie des ses préoccupations.
    Lubomir Bakchev
  • Afin de préparer un entretien pour les Cahiers Lumières de l’AFC, j’ai participé à un long entretien avec Michael Ballhaus (avec mes collègues Caroline, Eric, Philippe et Willy). J’ai ensuite suivi la Master Class qu’il proposait à la Cinémathèque. Son geste d’opérateur, associé à ses paroles, m’est apparu clair, limpide (comme il y a une clarté " eastwoodienne " qui annonce une profondeur abyssale) : ce qui compte, ce sont l’histoire et les acteurs, ce qui se passe devant la caméra. Ceci est le filtre de tout le reste et particulièrement la lumière.
    Michael Ballhaus ne parle jamais de beauté ou de photogénie, il ne parle que de justesse et ceci contre son propre goût, parfois. Michael Ballhaus a l’obsession du mouvement, le " moving picture " : il faut lire le scénario, penser les images, les rêver à partir de ce mouvement qui est pour lui l’essence même du cinéma.
    Michael Ballhaus est à la retraire mais sa pensée est vivante, vibrante, encore en mouvement. C’était une joie revigorante que de l’approcher et de s’abreuver un instant à cette source vive.
    Céline Bozon
  • Evidemment un grand merci à Monsieur Ballhaus, grand opérateur modeste et généreux pour cette après-midi passionnante.
    Son plaisir de se retrouver à la Cinémathèque devant une salle comble et pleine de jeunes avait quelque chose de très touchant.
    Je félicite mes collègues de l’AFC qui sont à l’initiative de cette rencontre, et tous ceux qui l’ont préparée et animée.
    Et vive la Cinémathèque française pour cette belle leçon de cinéma !
    Denys Clerval
  • La vie des mots
    Sur sept films réalisés par Scorcese, photographiés par Michael Ballhaus Le Temps de l’innocence est manifestement un des films préférés d’Arnaud Desplechin.
    Les mots qu’il a prononcés à la soirée d’ouverture de l’hommage au directeur de la photographie l’ont confirmé.
    « Ballhaus est un danseur », dit Scorcese ; Desplechin, joignant le geste à la parole analyse comment dans ce film, dont le projet est de décrire une âme en mouvement, il s’est joint à la danse.
    Desplechin enviait ceux qui voyaient Le Temps de l’innocence pour la première fois. Heureux sommes-nous de l’avoir revu " pour la première fois " à la lumière de son dithyrambe. Il nous a montré comment regarder ce film bouleversant, à la manière de Daniel Arasse qui nous révèle que l’" on ne voit rien ".
    Isabelle Scala

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