OSS 117 : Rio ne répond plus

Au cours de la longue préparation que j’ai eue la chance de faire, Michel m’a nourri de tonnes de films de références, avec un éclectisme qui ne ressemble qu’à lui. Nous sommes passés cette fois-ci des classiques de cette période – Bullit, L’Affaire Thomas Crown, Harper détective privé… – aux " nanars " de Dean Martin (la série des Matt Helm), puis les films de Suzuki (icône pop nouvelle vague japonais, cf. Le Vagabond de Tokyo), sans oublier les films de catch mexicain et bien sûr Au service secret de Sa Majesté…

Son obsession, durant cette préparation, était de tout oublier de ce que nous avions fait sur le premier et casser notre joli jouet pour de nouveau tout reprendre à zéro.

J’ai pris une fois encore beaucoup de plaisir à travailler avec Michel ; c’est un metteur en scène minutieux, inventif et qui sait faire confiance, et mettre en confiance.

La complicité acquise, lors du premier OSS, avec Jean Dujardin était très rassurante. Michel souhaitant laisser aux comédiens la place de jouer sans subir trop de contraintes techniques. Il fallait donc sans arrêt concilier cette liberté avec l’exigence visuelle du film. C’est assez rare pour une comédie.

J’ai essayé de trouver une nouvelle fois une image proche des années 1970, ou plutôt de la perception que l’on se fait de ces vieux films. Les décors, les costumes et les attitudes des acteurs m’y ont beaucoup aidé...

Le premier film avait été entièrement tourné au 40 mm. Dans celui-ci (époque oblige), il y a beaucoup de zooms, de grands angles et de longues focales. Et pour retrouver l’imperfection de certaines de nos références, nous avions décidé que Michel lui-même s’amuserait avec la commande de zoom. Quelques sueurs froides pour mon assistant et quelques fins de panoramiques un peu sèches de ma part, mais… c’est d’époque !

Malgré quelques difficultés météorologiques, le tournage fut de nouveau un vrai bonheur et nous nous sommes retrouvés trois ans après avec toute l’équipe comme si nous ne nous étions jamais quittés.

Secondé par ma fidèle garde : Guillaume Genini à la caméra, Simon Berard à l’électricité et Laurent Menoury à la machinerie, ainsi que par ma magnifique équipe brésilienne, ce nouvel opus fut une partie de plaisir...

L’étalonnage numérique fut exécuté de main de maître par Aude Humbley, répondant présente même le dimanche (délai oblige et les copies surveillées par un Bruno Patin toujours aussi cinéphile.

J’attends avec impatience la nouvelle aventure de ce crétin d’agent secret…