Olé !

Une comédie écrite et réalisée par Florence Quentin, scénariste célèbre en autre pour ses travaux avec Etienne Chatiliez (La Vie est un long fleuve, Le Bonheur est dans le pré...).

C’est le deuxième long métrage de Florence Quentin et c’est également ma deuxième collaboration en tant que conseiller technique à ses côtés. Bien que naturel et même conséquent de notre métier, ce rôle officialisé est très plaisant, prolongeant dans la réalisation elle-même le plaisir d’être le plus proche collaborateur et de voir le film s’élaborer, se fabriquer là, si près.

Olé ! est une comédie, sans aucun doute, mais pas de celles où l’on va s’écrouler de rire sous les fauteuils de la rangée de devant, Olé ! va beaucoup plus chercher ses ressorts comiques dans l’observation attentive des rapports humains ; le rire vient, c’est sûr, mais il est parfois grinçant nous révèlant nos propres défauts. Une situation comique peut engendrer un sentiment amer, les hommes jouent entre eux et se jouent entre eux. Pas si simple sauf si, comme c’est le cas ici, les personnages sont interprétés à la perfection, avec une précision et une justesse sans faille. J’ai le plaisir de nommer Gérard Depardieu, Gad Elmaleh, Sabine Azéma et Valéria Golino. Bien sûr, ce n’est pas toujours facile de tourner avec Gérard mais le résultat en vaut la chandelle, un colosse qui offre un tel sentiment de finesse et de justesse, qui donne à la caméra son amie cet éclat dans l’œil qui emporte la scène. Face à lui, il faut tenir, ne pas sortir de son personnage, conserver sa propre personnalité. Gad, sans jamais user des éclats dont il est capable, a campé son rôle à la perfection. Leurs compagnes réciproques à l’écran, Sabine et Valéria, dans des registres différents, sont de véritables bijoux offerts à la comédie.

Olé ! est une comédie qui évolue dans le monde de l’argent, chez les riches. Beaux décors, belles voitures, costumes de chez " quelqu’un ", etc. Et pour filmer ce monde de l’argent, ça en coûte beaucoup... Il faut saluer ici le courage de producteurs qui jouent toujours entièrement le rôle de producteur, de la conception à la projection, Michèle Halberstadt et Laurent Pétin.

Olé ! est une comédie que l’on a jamais tenté de filmer comme une comédie, je veux parler du vieux principe qui consiste à faire évoluer les acteurs devant la caméra, les mots et le jeu créant le rire. Sans, par contre, oublier que c’est une comédie, on l’a filmée comme un film classique, racontant l’histoire avec les moyens qui nous semblaient les plus efficaces. La mise en scène est toujours présente, n’abandonnant jamais ses personnages au gré de l’histoire mais en les dirigeant constamment vers leur devenir juste dans le développement du film. On n’a pas hésité à utiliser une petite Technocrane associée à une tête gyrostabilisée pour un plan sur voiture travelling un peu compliqué ; pas plus qu’on accompagne toujours à la grue Gad depuis le jardin jusqu’à l’intérieur de la cuisine de la villa en passant (la caméra) par une fenêtre...

Olé ! est une comédie qui se doit d’être élégante. Katia Wyszkop a crée des décors pour ce faire. A la lumière, on avait cette même consigne : l’élégance. Bien sûr, éclairer les actrices pour qu’elles gardent leur beauté naturelle, mais aussi jouer les ambiances qui rehaussent un décor par un appoint doré ou bien intensifier une scène dans l’obscurité de la nuit.

Alga avec ses Panavision pour la caméra, Transpalux et toutes ses lumières, Eclair même dans la tourmente a réussi sa copie, Kodak a fourni sa 5212 tandis que Fuji nous apportait sa nouvelle 500 éternelle.

J’avais un vrai cadreur à mes côtés : Cyrill Renaud, assisté de Guillaume Dreujou et Baptiste Nicolaï, à la vidéo : Anna Lequoy. Au labo, c’est finalement Christian Rever qui a finalisé l’étalonnage (classique) et je ne changerai pas : l’électricité et ses conseils, c’est Laurent Robert et Jean-Pierre Deschamps pour la machinerie.

Olé ! c’est aussi un vrai grand beau souvenir, merci Florence.

Technique

Caméras : Panavision Alga
Lumières : Transpalux
Laboratoires : Eclair
Pellicukes : Kodak 5212 tandis et Fuji 500 Eterna
Cadreur : Cyrill Renaud
Assistants : Guillaume Dreujou et Baptiste Nicolaï
A la vidéo : Anna Lequoy
Etalonnage classique : Christian Rever
Electricité : Laurent Robert
Machinerie : Jean-Pierre Deschamps