Préparation du film "Mission Cléopâtre" photographié par Laurent Dailland

Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre

par Laurent Dailland La Lettre AFC n°107

Ce film représente une année de travail : 4 mois de préparation, 23 semaines de tournage, 8 semaines d’étalonnage numérique au lieu des 5 prévues…
Le réalisateur, Alain Chabat, est quelqu’un que j’admire beaucoup. Il y a entre nous, confiance et cohésion et un peu plus que ça...
Nous nous sommes rencontrés sur le tournage de La Cité de la peur d’Alain Berbérian. J’aime beaucoup son humanité et pour moi, c’est un vrai cinéaste. Quand il m’a appelé pour éclairer les pubs Orangina, j’étais frappé par son sens de la caméra. Lui qui réalisait pour la première fois savait exactement ce qu’il voulait. Nous nous sommes retrouvés sur Didier.
Quand il m’a parlé du projet Astérix pendant le tournage du Goût des autres, Alain m’a demandé d’aller voir le premier Astérix, que je n’avais pas vu. Puis il m’a dit : « Ils ont eu d’énormes moyens, c’est une BD, mais on ne sent pas assez le côté Goscinny et Uderzo. »
On a donc tenté de faire à l’écran quelque chose qui reste malgré tout une interprétation, mais soit visuellement proche de la BD.
Uderzo a dit d’Alain Chabat : « On pourrait croire que le scénario a été écrit en 2000 par Goscinny ! ». Quant à Alain, sa consigne était claire : « Nous avons, tous, nos exigences, mais elles ne doivent pas prendre le pas sur le plaisir des comédiens. » Et les comédiens étaient heureux de tourner. Pour Alain, l’ambiance d’un tournage fait partie de la fabrication du film.
Il nous a fallu trois mois pour convaincre Claude Berri et Pierre Grunstein encore réticents au surcoût et à la nouveauté technologique. A ce moment-là, il était encore impossible de montrer quelque chose de concret, aucun film étalonné en numérique n’était sorti. Nous avons tourné des essais, dans beaucoup de conditions différentes. Pendant une semaine de repérages au Maroc (la production avait refusé de prendre le risque de tourner en Egypte), j’ai tourné quelques plans avec une Arri III. A la projection, le choix de l’étalonnage numérique s’est imposé de lui-même.

(Propos recueillis par Isabelle Scala)