Record d’affluence au BSC Expo, reflet de l’économie du cinéma britannique ?

Par Marc Galerne, K5600 Lighting

La Lettre AFC n°251

Le succès du BSC Expo, qui s’est tenu ce weekend (30-31 janvier), est-il le reflet de l’économie du film en Angleterre ? Occupation massive des plateaux oblige, le BSC Expo a encore changé de lieu en 2015. L’expo organisée par la British Society of Cinematographers était cette année à Pinewood dans l’un des rares plateaux libres entre les besoins gargantuesques de Star Wars et du nouveau Bond (James Bond, des fois que vous ne vous souveniez plus de son prénom). Les studios Warner, qui avaient accueilli l’évènement, n’ont pu se libérer car là aussi, on affiche complet.

Ah, la belle efficacité des Tax Shelters qui laisse rêver pas mal de pays européens (et autres) ! Le froid, la pluie et même un peu de neige n’ont pas réussi à dissuader les visiteurs. Plus de 2 000 visiteurs le vendredi, ce qui, aux dires de Frances Russel, la secrétaire dévouée de la BSC, est un record d’affluence.
Un loueur de plus sur le sol britannique : MBS (Manhattan Beach Studios) s’est implanté à Pinewood Studios dans le cadre d’un accord mondial entre le groupe de Studios Pinewood et MBS. En quatre ans, c’est donc trois nouveaux loueurs majeurs qui se sont installés afin de se partager la grande quantité de projets hollywoodiens qui viennent créer un nombre impressionnant d’emplois en Angleterre.

Warner Studios avait ouvert la marche suivi de peu par Cinelease, filiale de Hertz. La concurrence est rude mais le gâteau devient aussi de plus en plus gros. En 2011, l’impact de l’industrie du film sur l’économie anglaise était de 4,6 milliards de livres sterling et une incidence sur l’emploi de 177 400. Le British Film Institute estime que chaque livre dépensée en subventions et " Tax Benefits " en rapporte 12.
En l’absence de ces aides, le BFI estime que la production britannique chuterait de 71 %, le PIB perdrait 1,4 milliards de livres et le Trésor Public accuserait une baisse de 430 millions de livres de recettes. Et on sait que les chiffres n’ont fait qu’augmenter depuis 2011.

L’arrivée de la nouvelle trilogie Star Wars qui va tourner pendant encore quatre ans a entrainé le secteur dans une spirale extensive : Pinewood a mis en œuvre la construction de sept plateaux sur les douze prévus dans les quinze ans à venir. Warner, de son côté, a commencé une nouvelle phase de développement avec trois plateaux portant le nombre de studios à treize. Peter Pan et Tarzan sont les deux méga-productions qui occupent les studios Warner de Leavesden.

On attend quoi, franchement ? Qu’il n’y ait plus d’industrie du tout en France ?